Et si on envoyait Donald Trump en Corée du Nord et Kim Jong-un à Disneyland ?

Kim Jong-un est un grand amateur de cinéma. C’est peut-être la clé pour comprendre son comportement belliqueux et a priori irrationnel. Gageons que dans sa collection de films – par ailleurs interdits au vain peuple, lui seul a le droit de les regarder – il y a ce chef-d’œuvre de loufoquerie que constitue The Mouse That Roared (1959).

Sosies de Trump et de Kim Jong-un (Howard et Dennis) à Hong-Kong, le 25 janvier 2017. © Vincent Yu/AP/SIPA

Sosies de Trump et de Kim Jong-un (Howard et Dennis) à Hong-Kong, le 25 janvier 2017. © Vincent Yu/AP/SIPA

Fouad Laroui © DR

Publié le 15 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Rappelons l’intrigue : le minuscule duché du Grand Fenwick, coincé entre la Suisse et la France, est au bord de la faillite. Le Premier ministre décide alors de déclarer la guerre aux États-Unis, dans l’espoir d’une défaite rapide (son armée est équipée d’arcs et de flèches) suivie d’une invasion américaine et d’un plan Marshall pour relancer l’économie du duché. Le plan est imparable.

L’analogie avec la situation actuelle est frappante. La Corée du Nord est effectivement en quasi-faillite depuis des années et elle semble vouloir aller à l’affrontement avec les States. Certes, son armée n’est pas équipée d’arcs et de flèches, mais bon, on ne peut pas tout avoir. Ils ont la bombe atomique, c’est déjà ça.

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Maintenant, quel est le film préféré de mister Donald Balourd Trump, président hélas des États-Unis ? Il s’agit de Le Bon, la Brute et le Truand (1966), de Sergio Leone. (Du coup, il nous le gâche, le saligaud.) Rappelons l’intrigue : « le bon » et « le truand », qui sont en bisbille après avoir été partenaires, font face à « la brute », tous les trois étant à la recherche d’un trésor enfoui quelque part dans un cimetière.

Il est évident que Donald, duc du Grand Brushing, s’identifie au « bon » et voit en Kim « la brute » (il y a des guillemets partout, ça fait riche).

Si on analyse ainsi la situation – et pourquoi s’en priver ? –, l’ONU, au lieu de pondre des résolutions qui n’engagent que les sténographes qui en tapent le texte, serait bien avisée de mêler les deux scénarios pour en faire un seul film avec un happy end, un film qui enthousiasmerait tellement les deux protagonistes qu’ils n’en sortiraient plus. Génial, non ?

Qu’on nous permette de faire une modeste proposition, en notre qualité d’auteur de petits mickeys. Voici : l’ONU invite « la brute » Jong-un à venir prononcer un discours devant l’Assemblée générale, cet automne. Pendant son absence, on parachute « le bon » (Trump) à Pyongyang. Aidé du « truand » (Arnold Schwarzenegger ?), il met la main sur le pays et proclame dans la foulée la réunification avec la Corée du Sud.

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Pendant ce temps, le secrétaire général de l’ONU emmène « la brute » à Disneyland, son rêve de toujours, dans le château moyenâgeux (avec plein d’arcs et de flèches) qui s’y trouve, et il l’en proclame roi, avec à sa disposition une princesse pleine de courbes et tous les films de Disney. Problème résolu et même doublement : avec Kim roi de Disneyland et Trump maire de Pyongyang (redevenue simple ville de province de la Corée réunifiée), le monde respire mieux. Zi end.

Quoi ? Comment ? Vous trouvez mon scénario nul ? C’est votre droit. Mais vous préférez vraiment le (mauvais) film qui se déroule en ce moment, sous nos yeux ?

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