« Bring back our girls » : Zannah Mustapha, l’avocat nigérian qui se bat pour les lycéennes de Chibok

Cet avocat nigérian a reçu le prix Nansen du HCR. Un hommage à son combat pour l’éducation et pour la libération de 82 lycéennes de Chibok.

L’avocat nigérian Zannah Mustapha aux côtés de Filippo Grandi Haut-Commaissaire de l’ONu aux réfugiés, lors de la remise du prix Nansen. © DR / Capture d’écran Twitter / F. Grandi

L’avocat nigérian Zannah Mustapha aux côtés de Filippo Grandi Haut-Commaissaire de l’ONu aux réfugiés, lors de la remise du prix Nansen. © DR / Capture d’écran Twitter / F. Grandi

Publié le 3 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

Si 82 « Chibok girls » ont été libérées en mai 2017 par Boko Haram, elles le doivent en grande partie aux talents de négociateur hors pair de Zannah Mustapha. Cet avocat de 58 ans, originaire du nord du Nigeria, est l’un des rares intellectuels à qui la secte islamiste fasse confiance. Depuis l’enlèvement en avril 2014 de plus de 200 lycéennes à Chibok, il négocie avec les islamistes radicaux.

Après la mort en 2009 pendant sa détention de Mohamed Yusuf, le fondateur de Boko Haram, c’est lui qui a défendu en justice les intérêts de la famille du leader islamiste. Depuis lors, Mustapha n’a jamais rompu les ponts avec Boko Haram. Ce sont ses qualités de négociateur que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a voulu récompenser en lui remettant le prix Nansen, doté de 100 000 dollars.

Les lycéennes de Chibok enlevées par Boko Haram dans une vidéo diffusée par le groupe terroriste, le 12 mai 2014. © AP/SIPA

Les lycéennes de Chibok enlevées par Boko Haram dans une vidéo diffusée par le groupe terroriste, le 12 mai 2014. © AP/SIPA

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Apprendre le vivre-ensemble

Le HCR rend aussi hommage à son action en matière éducative, permettant à des populations déplacées d’avoir accès à un enseignement de qualité. D’abord avocat puis promoteur immobilier, Zannah Mustapha a fondé en 2007 une école dans l’État de Borno (Nord-Est), la zone la plus touchée par les exactions de Boko Haram.

Cet établissement accueille gratuitement plus de 500 enfants, en priorité des orphelins dont les parents ont dans bien des cas combattu du côté de l’armée ou de la secte islamiste. Pour Zannah Mustapha, il s’agit d’abord de leur apprendre le « vivre-ensemble ». « Ici, explique-t-il, chaque élève compte, quels que soient sa religion, son origine ou sa culture. »

Ce philanthrope, qui vient de créer une seconde école à proximité de la première, continue inlassablement à négocier pour obtenir la libération de la centaine de « Chibok girls » encore aux mains de Boko Haram.

Ce combat ne lui vaut pas que des amis. Afin d’obtenir le retour des premières jeunes filles, les autorités nigérianes ont dû remettre en liberté des chefs de Boko Haram. Un geste d’apaisement qui déplaît à beaucoup au Nigeria, jusque dans l’État de Borno. Déclenchée en 2009, l’insurrection islamiste a fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés.

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