Portrait : vent favorable pour le nouveau directeur d’Air Mauritius
C’est dans un contexte d’embellie que la compagnie nationale de l’île Maurice accueille son nouveau directeur, Somaskaran Thiagarajan Appavoo. Sa feuille de route comprend notamment la mise en place d’un vaste plan de développement visant à faire grimper les résultats de l’opérateur et à distancer la concurrence.
Les entreprises à l’assaut du ciel africain
Entre le tropisme chinois d’Ethiopian Airlines, les ambitions africaines de Bombardier ou le retour en grâce d’Air Mauritus qui vient de s’armer d’un nouveau directeur, le ciel africain est en plein boum.
Il y a enfin un nouveau pilote aux commandes d’Air Mauritius. Depuis le 14 juillet, et après six mois d’attente, Somaskaran Thiagarajan Appavoo a pris ses fonctions à la tête de la compagnie nationale mauricienne, avec pour objectif de sortir définitivement l’opérateur aérien de la zone de turbulences dans laquelle il se trouvait ces dernières années. À 46 ans, il succède à Megh Pillay, limogé en octobre 2016 après d’importantes divergences avec Arjoon Suddhoo, le président du conseil d’administration.
Diriger l’une des plus importantes sociétés mauriciennes est en effet risqué, puisque Somaskaran Appavoo est le cinquième responsable nommé en moins de dix ans. Se sachant sur un siège éjectable, le nouveau patron a tenté de se montrer rassurant en affirmant, dès sa prise de fonctions, vouloir « poursuivre les efforts de modernisation lancés ces dernières années ». Prudent, il n’est cependant pas revenu sur la question de la stratégie commerciale, thème qui fut fatal à son prédécesseur, quelques mois seulement après son arrivée à la tête de la compagnie.
Expérience
Somaskaran Appavoo n’a pas dirigé d’opérateur aérien, comme le prévoyait pourtant la définition de poste, mais ce pilote chevronné, qui a obtenu sa licence en 1999, compte suffisamment d’expérience dans le secteur pour mener sa mission à bien. D’autant mieux qu’il connaît la compagnie, et son poids politico-économique sur l’île, pour y avoir été directeur de la planification entre 1997 et 2001. C’était avant de partir en Europe rejoindre l’avionneur Airbus.
Établi à Hambourg en Allemagne, ce diplômé de l’École nationale d’aviation civile de Toulouse a, dans un premier temps, occupé le poste de responsable des approvisionnements avant de se charger des ventes, d’abord en Inde et en Afrique australe, puis, à partir de 2011, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Avec un succès certain, puisqu’il aurait réussi à placer près de 250 appareils durant ses différents mandats.
Après avoir renforcé sa desserte sur Londres, la compagnie vient d’ouvrir une liaison sur Amsterdam et de doubler celles sur La Réunion
Contexte favorable
« Somas », comme on l’appelle dans son pays, semble donc être l’homme de la situation. C’est lui qui réceptionnera les huit Airbus commandés par Air Mauritius dans le cadre du plus grand programme d’investissement jamais lancé par la compagnie pour renouveler sa flotte. Deux A350-900 sont attendus avant la fin de cette année. Ils seront suivis, en 2018, par deux A330-900neo et deux A350-900 et, à l’horizon 2023, par deux autres A350-900. Cette opération survient alors qu’Air Mauritius reprend des couleurs, après plusieurs années difficiles.
Le groupe a annoncé en juin un profit record de 26,9 millions d’euros pour l’année 2016-2017, alors qu’il essuyait près de 24 millions de pertes deux ans plus tôt. La compagnie a également vu sa fréquentation augmenter de 7 %, pour atteindre 1 602 632 passagers sur les douze derniers mois.
C’est donc dans un contexte plutôt favorable que débarque Somaskaran Appavoo, au moment où Air Mauritius fête ses cinquante ans d’existence. Bien sûr, l’opérateur national doit faire face à une féroce concurrence sur ses terres, mais compte sur son plan de développement pour faire la différence. Après avoir renforcé sa desserte sur Londres, la compagnie vient d’ouvrir une liaison sur Amsterdam et de doubler celles sur La Réunion.
L’accord signé en début d’année avec KLM va également enrichir l’offre mauricienne de 26 destinations européennes supplémentaires dès les prochaines semaines. Le nouveau boss a maintenant trois ans – renouvelables – pour imprimer sa marque à la compagnie, avec l’objectif de lui faire prendre un peu plus d’altitude.
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