Diadié Sankaré, PDG de la SAER : « Les Maliens se sont relevés de toutes crises »

À la tête d’une trentaine de sociétés, Diadié Sankaré, le PDG de la Société africaine d’études et de réalisations (SAER), a l’art de repérer les créneaux porteurs et de réussir dans les affaires. En toute simplicité.

Ses entreprises ont réalisé un chiffre d’affaires de 30,5 millions d’euros en 2016. © François-Xavier Freland pour Jeune Afrique

Ses entreprises ont réalisé un chiffre d’affaires de 30,5 millions d’euros en 2016. © François-Xavier Freland pour Jeune Afrique

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Publié le 18 octobre 2017 Lecture : 3 minutes.

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Quand il parle de Niafunké, Diadié Sankaré aime à raconter ses souvenirs d’enfance et ceux du Mali paisible qu’il a partagés notamment avec Ali Farka Touré, le célèbre bluesman (décédé en 2006), natif de cette même petite ville posée sur le fleuve Niger, à 250 km au sud de Tombouctou.

« Je ramenais régulièrement Ali Farka à Niafunké. On s’arrêtait sur le bord des routes pour faire des pauses et les gens le reconnaissaient, alors il sortait sa guitare et acceptait de chanter avec eux. » Une simplicité que ce grand patron sportif, amateur de promenades sur le fleuve et féru de littérature – en particulier de philosophies grecque et chinoise –, a toujours conservée. Et c’est sûrement là que réside sa vraie richesse.

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À 58 ans, le PDG de la Société africaine d’études et de réalisations (SAER) reste accessible et discret, sans chauffeur ni secrétaire. Il gère son groupe comme une PME familiale, sans jamais se mettre en avant.

À tel point que, si les quelque trente d’entreprises qu’il a créées ont réalisé en 2016 un chiffre d’affaires global d’environ 20 milliards de F CFA (30,5 millions d’euros), il n’a toujours pas donné de nom à son groupe : « Je le cherche encore. Par défaut, ce pourrait être “DS”, mes initiales, mais je n’aime pas ça. Et je n’aimerais pas non plus que le groupe porte mon nom, ce n’est pas mon style. Je veux trouver quelque chose de plus africain et de positif. »

Transformé

Après une maîtrise en économie et sciences de gestion à l’université Cheick-Anta-Diop de Dakar, un DESS en comptabilité au Conservatoire national des arts et métiers à Paris puis un MBA en ingénierie comptable et financière et management des sociétés à l’université du Québec à Montréal, ce fils de médecin est rentré au Mali transformé, avec l’envie de relever les défis, mais a su attendre son heure.

Le transport, le commerce, on les a dans le sang. Nous voulons être les meilleurs, adaptons-nous !

De 1982 à 1992, il commence sa carrière comme fonctionnaire, d’abord en tant que conseiller économique du gouverneur de Koulikoro, ensuite comme contrôleur de gestion, avant de devenir directeur de l’Office des relais touristiques de l’intérieur (Orti) puis de l’hôtel Sofitel-Amitié, à Bamako. C’est là qu’un client canadien, cadre chez SNC-Lavalin, lui dit : « Vous êtes fait pour travailler dans le privé ! »

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Proactif

Dès 1993, Diadié Sankaré crée SAER, qui rapidement se spécialise dans la gestion des ressources humaines pour accompagner les sociétés minières et de BTP, notamment les filiales de groupes internationaux et des institutions nationales ou régionales.

Recrutement, placement, formation, audit, gestion du personnel, de la paie, des conflits socioprofessionnels… SAER-Emploi, la société mère, est aujourd’hui le leader des services de gestion des ressources humaines en Afrique de l’Ouest francophone, où elle est présente dans sept pays, avec plus de 7 000 employés, dont 1 000 en Guinée.

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Elle réalise 30 % du chiffre d’affaires du groupe, qui, depuis 2007, a diversifié ses activités dans des domaines aussi divers que la finance, l’ingénierie, l’agro-industrie, en passant par les transports, avec notamment Mali-Créances (recouvrement), DS Consulting (bureau d’études), IMS (infrastructures), DSBI (transit et import-export), Bio Mali (huile pour le secteur pharmaceutique) ou encore Seyam (purée de mangues).

Diadié Sankaré est un entrepreneur proactif et optimiste. « Dans leur histoire, les Maliens ont su se relever de toutes les crises, alors je pense qu’on se remettra de celle-là. Il faut juste davantage dialoguer entre nous, assure-t‑il. Le transport, le commerce, on les a dans le sang. Nous voulons être les meilleurs et créer la différence, alors adaptons-nous ! »

Conseil qu’il ne manque pas de suivre lui-même, comme l’illustre la société qu’il a créée en 2014, Securinord, spécialisée dans la sécurité pour la Minusma dans le nord du pays. De quoi redonner aux routes leur sérénité.

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