Afrique-Russie : la seconde mort de Patrice Lumumba

En 1992, après la chute de l’URSS, l’Université Patrice-Lumumba de Moscou est rebaptisée Université russe de l’Amitié des Peuples. Cependant, encore aujourd’hui, la Russie continue d’accueillir de nombreux étudiants africains.

Étudiant africainà Moscou,en 1963. © RIA Novosti/AFP

Étudiant africainà Moscou,en 1963. © RIA Novosti/AFP

Christophe Boisbouvier

Publié le 20 octobre 2017 Lecture : 1 minute.

Le président angolais, João Lourenço, son homologue namibien, Hifikepunye Pohamba, les anciens chefs d’État José Eduardo dos Santos (Angola) et Thabo Mbeki (Afrique du Sud)… Depuis le premier cours dispensé à l’université Patrice-Lumumba, en septembre 1961 à Moscou, quelque 20 000 Africains ont été formés dans le pays des soviets. Vu la fréquence des agressions racistes dans les grandes villes russes, tous ne sont pas rentrés chez eux avec un souvenir émerveillé. Mais tous sont russophones et facilitent aujourd’hui les échanges entre Moscou et ses partenaires africains.

En septembre 2013, le premier gouvernement du Malien Ibrahim Boubacar Keïta comptait pas moins de six diplômés d’écoles supérieures soviétiques.

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Est-ce la seconde mort du leader congolais ? En mars 1992, en pleine « désoviétisation », l’université Lumumba a été rebaptisée Université russe de l’amitié des peuples. Il est vrai que le jour de 1991 où Leningrad est redevenu Saint-Pétersbourg, la mémoire de Lénine lui-même a été bafouée.

Les mythes s’écroulent, mais la politique d’influence continue, à bas régime. La Russie de Poutine accueille aujourd’hui environ 8 000 étudiants africains, dont la moitié sont boursiers. À titre de comparaison, l’Arabie saoudite en accueille 33 000 et la France 115 000.

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