Maroc : Brahim El Mazned, en avant la musique !

Manager culturel reconnu, Brahim El Mazned est incontournable dès qu’il s’agit de mettre en lumière les artistes marocains et africains.

Brahim El Mazned lors du festival Timitar, en juillet 2017 © Capture d’écran YouTube

Brahim El Mazned lors du festival Timitar, en juillet 2017 © Capture d’écran YouTube

CRETOIS Jules

Publié le 2 novembre 2017 Lecture : 3 minutes.

Le souverain chérifien Mohammed VI prononçant son émouvant discours, le 31 janvier 2017, lors du 28e sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba. © MAP
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Maroc : Africa first

Entre la réforme de l’Union africaine, qu’il a rejointe en janvier, son adhésion à la Cedeao, qui devrait être entérinée à la mi-décembre, et les partenariats qu’il a engagés, le royaume va devoir relever de nouveaux défis sur le continent.

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Discret par nature autant qu’hyperactif, Brahim El Mazned est souvent accompagné d’une délégation de décideurs de premier plan ou d’un groupe de jeunes musiciens tatoués aux cheveux en bataille. Aussi à l’aise avec les uns qu’avec les autres, il a depuis longtemps appris à gérer les artistes, les grands événements culturels, ainsi que le business, la communication et les mondanités qui vont avec.

Ces jours-ci, il est sur tous les fronts pour les derniers préparatifs de la 4e édition de Visa for Music, dont il est le directeur et le fondateur. Du 25 au 27 novembre, il doit accueillir à Rabat 1 500 professionnels du secteur musical d’Afrique et du Moyen-Orient : managers, producteurs, tourneurs, techniciens, etc. Sans oublier quelque 200 artistes, parmi lesquels le Sud-Africain DJ Lag, le Ghanéen Rocky Dawuni, la Sénégalaise Marema, le Gangbé Brass Band du Bénin ou encore les Marocains Fayçal Azizi, Mobydick et Inouraz. En quatre ans, ce salon est devenu un rendez-vous majeur pour les professionnels du monde entier et une vitrine de premier plan pour l’identité musicale africaine.

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Brahim El Mazned consacre aussi une bonne partie de son temps au Momex, ou Bureau Export de la musique marocaine, créé en septembre 2016 et dont il a été nommé directeur. Soutenu par la Fondation Hiba – que dirige Younès Boumehdi –, la Fondation OCP et le ministère de la Culture, le Momex met à la disposition des artistes marocains des fonds et des bourses pour des tournées, leur propose d’entrer en résidence ou de participer à des manifestations à l’étranger. Il a ainsi contribué au Gnaoua Festival Tour, qui, en mars, a permis aux grands mâalems gnaouas du royaume de se produire à New York, à Washington et à Paris.

Voyages musicaux

Issu d’une famille modeste d’Essaouira, Brahim El Mazned, 50 ans, est un pur produit des clubs culturels de l’enseignement supérieur public marocain. Pour beaucoup, il incarne le festival Timitar des musiques du monde d’Agadir (sa ville), dont il est le directeur artistique depuis sa création, en 2004. Soutenu par l’homme fort de la région, Aziz Akhannouch, le ministre de l’Agriculture, Timitar s’impose comme un événement phare de la culture amazigh (la 14e édition s’est tenue du 5 au 8 juillet).

Dans les salons rbatis et les coulisses des festivals, on murmure qu’il était potentiellement ministrable

Au fil des festivals et des voyages, Brahim El Mazned est devenu un incontournable du secteur culturel, qui reste le parent pauvre des politiques publiques marocaines et africaines. « Mon objectif est de créer une économie musicale ‘‘Sud-Sud’’ et d’assurer le transfert de compétences entre l’Afrique du Nord, l’Afrique subsaharienne et le monde arabe », explique-t-il. Il s’y attelle lui-même, en collaborant par exemple avec le Festival des villes anciennes en Mauritanie et en aidant à la création d’un bureau d’export des musiques gabonaises.

Amitiés fortes

Il s’est aussi rapproché de Younès Boumehdi, le patron de la très populaire Hit Radio, qui, depuis 2015, émet en Afrique de l’Ouest – une région qu’El Mazned a découverte en 1998, lors d’un séjour au Sénégal. Depuis, s’il voyage dans le monde entier, c’est en Afrique subsaharienne qu’il se rend le plus souvent. « Je pense avoir visité les maquis d’une trentaine de pays », plaisante El Mazned, qui cultive des amitiés fortes avec entre autres le rappeur sénégalais Didier Awadi et le Cap-Verdien José Da Silva (qui fut le producteur de Cesaria Evora).

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Outre la confiance des professionnels, Brahim El Mazned a gagné celle des institutions. Il s’est même murmuré, dans les salons rbatis et les coulisses des festivals, qu’il était « potentiellement ministrable ». Mehdi Qotbi, le président de la Fondation nationale des musées, a d’ailleurs fait appel à son expérience pour coordonner, en tant que commissaire général, L’Afrique en capitale. L’objectif de cette méga-manifestation, organisée à Rabat du 28 mars au 28 avril, consistait à faire honneur à l’art et aux expressions contemporaines de l’Afrique, dans la droite ligne du discours donné fin janvier par Mohammed VI au 28e sommet de l’Union africaine.

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