Nikki Haley : une diplomate de choc
L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, qui n’a pas la langue dans sa poche, effectue ce qui est la première tournée d’un proche de Donald Trump en Afrique.
Ne vous fiez pas à son sourire d’actrice hollywoodienne. Nikki Haley, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, est une battante. C’est d’ailleurs à bord d’un avion militaire qu’elle a prévu de se poser à Kinshasa, le 26 octobre, lors de ce qui sera la première tournée africaine d’un haut responsable de l’Administration Trump. Ses deux autres destinations, le Soudan du Sud et l’Éthiopie, confirment d’ailleurs la coloration très sécuritaire de son voyage, voire de la politique africaine des États-Unis.
La « Madame Afrique » officieuse des États-Unis
Car celle que CNN présente comme la « révélation du cabinet de Trump » est aussi devenue, à 45 ans, la « Madame Afrique » officieuse des États-Unis. Le président a d’ailleurs lui-même annoncé cette tournée aux chefs d’État africains qu’il a reçus le 20 septembre, à New York. Mais il a en réalité peu d’intérêt pour l’Afrique.
Le secrétaire d’État, Rex Tillerson, est paralysé par sa rivalité avec le président. Quant au Bureau des affaires africaines, il est dirigé par un intérimaire, le discret Donald Yamamoto, faute d’accord sur une nomination définitive. « Haley a donc beaucoup d’autonomie sur la politique africaine », résume le chercheur américain Jason Stearns, spécialiste de la région des Grands Lacs.
Franc-parler
fille d’immigrés. Depuis janvier, cette fille d’immigrés indiens sikhs convertie au christianisme, sans expérience diplomatique, a su imposer son légendaire franc-parler. En 2015, alors qu’elle était encore gouverneure de Caroline du Sud, elle s’était opposée à la proposition de Trump, alors candidat à l’investiture des républicains, d’interdire aux musulmans l’entrée aux États-Unis.
Ce qui n’a pas empêché le président élu de lui proposer le poste de secrétaire d’État. Une mission qu’elle a refusée, entre autres pour continuer de pouvoir « dire ce qu’[elle] pense », expliquera-t-elle plus tard. C’est précisément ce qu’elle fait à l’ONU. Elle a ainsi qualifié la RD Congo de « pays tristement célèbre pour la répression politique, la violence contre les femmes et les enfants, les arrestations et détentions arbitraires, les homicides et les disparitions ». Dix jours avant son arrivée à Kinshasa.
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