Hors-série spécial Finance : les banques résistent à la crise économique
Jeune Afrique publie son hors-série annuel spécial finance, baromètre de l’activité du secteur en Afrique.
Malgré le ralentissement économique général et la situation très dégradée sur deux des plus grands marchés du continent, le Nigeria et l’Afrique du Sud, les géants bancaires africains ont traversé 2016 sans catastrophe majeure. Le total de bilan cumulé des 200 premières banques africaines, dont le classement apparaît dans le dernier hors-série spécial finance de Jeune Afrique, a certes continué de baisser, mais moins vite qu’avant : l’année dernière, il est passé de 1 497,2 à 1 471,4 milliards de dollars (environ 1 396 milliards d’euros), connaissant une baisse de 1,7 %, contre – 5,2 % en 2015. Les revenus (produit net bancaire cumulé) reculent quant à eux de 2,3 %.
Après des années de fort développement, les banques africaines ont vu les conditions d’opération se durcir, d’abord en 2008, puis plus nettement depuis la chute de la croissance sur le continent en 2015. Si les grandes institutions ont globalement maintenu le cap, le continent étant sous-bancarisé, elles se concentrent aujourd’hui surtout autour de la réduction des coûts, l’augmentation de l’efficacité opérationnelle, la digitalisation, la refonte des réseaux de distribution, la meilleure gestion des risques.
L’Afrique centrale est la région la moins bien représentée dans le palmarès
Sur le plan géographique, l’Afrique du Sud reste le premier pays représenté dans le classement des 200 premières banques, avec 39,7 % du total de bilan cumulé, suivie par l’Égypte (10,8 %), le Maroc (9,85 %) et le Nigeria (7,3 %). L’Égypte et le Nigeria ont vu leur poids reculer considérablement en raison de la dévaluation de leur monnaie.
L’Afrique centrale est la région la moins bien représentée dans le palmarès, avec seulement 1 % du total de bilan cumulé. L’Afrique de l’Est voit à l’inverse son influence se renforcer chaque année, à 6 % désormais. Le grand vainqueur du palmarès est le groupe marocain Attijariwafa Bank, qui profite de la dévaluation de la livre égyptienne pour se hisser au premier rang en Afrique du Nord et au sixième au niveau continental (premier rang hors Afrique du Sud).
Stabilité
Les autres classements du hors-série confirment la bonne résistance du secteur financier dans son ensemble à la délicate conjoncture économique : les cinquante premières opérations de fusion-acquisition ont atteint un total de 31,7 milliards de dollars, avec quelques grandes opérations marquantes comme la cession de la mine congolaise de Tenke Fungurume au groupe chinois CMOC, tandis que les cinquante premières opérations de capital-investissement en 2016 ont totalisé 5,2 milliards de dollars, un niveau stable par rapport à 2015 mais élevé.
Seules les Bourses africaines ont réellement souffert l’année dernière : elles ne sont que cinq à avoir vu leurs indices progresser en 2016, pour un maigre bilan de 20 introductions, contre 28 en 2015.
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