Tunisie : l’islamiste radical Habib Ellouze continue de prêcher hors des mosquées

Coutumier des provocations, cet islamiste radical fait fi de l’interdiction par les autorités tunisiennes de prêcher en dehors des mosquées.

Des militants du parti islamiste tunisien Ennahdha prient pour soutenir le gouvernement, le 7 septembre 2012 à Tunis (image d’illustration). © Hassene Dridi/AP/SIPA

Des militants du parti islamiste tunisien Ennahdha prient pour soutenir le gouvernement, le 7 septembre 2012 à Tunis (image d’illustration). © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 14 novembre 2017 Lecture : 1 minute.

L’organisation d’un camp de prédication à Jebel Serj, dans les environs de Siliana (au sud-est de Tunis), le 29 octobre, a été combattue par la société civile locale et interdite par les autorités, mais cela n’a pas empêché Habib Ellouze, 64 ans, président de l’Association de la prédication et de la réforme, d’en tenir un autre au pied levé à Zaghouan (sud de Tunis).

Coutumier des provocations, l’ancien élu à la Constituante passe outre l’interdiction de prêche en dehors des mosquées et assure que son initiative est d’encourager le tourisme religieux. Avec une interprétation toute personnelle, celui qui compte parmi les faucons ­d’Ennahdha reprend à son compte une idée émise par la ministre du Tourisme, Selma Elloumi, courant octobre, qui entendait par là valoriser certains sites.

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Multiples polémiques

Ellouze savait que son projet dans une zone montagneuse où circulent encore des terroristes allait susciter la polémique. Mais ce radical n’aime rien tant que les controverses. « Chantre de la sédition et du terrorisme », selon l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), il avait affiché ses sympathies pour les salafistes et Ansar el-Charia, affirmé respecter cette mouvance, « car ses partisans, affiliés au réseau Al-Qaïda, mais à la manière tunisienne, sont des gardiens jaloux de l’islam », et proposé de faire adopter les enfants des Tunisiennes parties en Syrie.

Mais ce sont ses propos sur l’excision, qu’il considère comme une banale opération esthétique, et ses appels au meurtre d’hommes de gauche, dont Chokri Belaïd, assassiné en février 2013, et Mongi Rahoui, qui lui avaient valu, en 2014, d’être écarté de la scène politique par Ennahdha, laquelle tentait alors de redorer son image en prônant la séparation du politique et de la prédication.

Cet entrepreneur, qui a été brièvement président du mouvement islamiste tunisien en 1991 et a souhaité inscrire la charia dans la Constitution, a encore du poids : il siège au Conseil consultatif (Choura) du parti, est très influent à Sfax, dont il est originaire et où les imams sont à sa botte.

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