Cinéma : le septième art algérien existe-t-il ?
Des lendemains de l’indépendance aux années 1980, le cinéma algérien, à forte tonalité nationaliste, fut le plus important et le plus influent du Maghreb.
Privé de soutien étatique puis emporté, comme l’ensemble du pays, dans la tourmente de la guerre civile, il a ensuite perdu sa position dominante au profit des cinémas tunisien, puis marocain, avant de pratiquement disparaître du paysage. Aujourd’hui, un retour sur le devant la scène parait envisageable.
Seuls quelques cinéastes, comme Merzak Allouache côté fiction ou Malek Bensmaïl côté documentaire, ont continué à tourner sans désemparer. Et de très rares nouveaux venus, comme l’avant-gardiste surdoué Tarik Teguia (Rome plutôt que vous, Inland, Révolution Zendj), ont attiré l’attention à partir du début des années 2000.
Nouveaux talents
Aujourd’hui, avec l’éclosion de nouveaux talents, comme Hassen Ferhani, dont le documentaire Dans ma tête un rond-point a reçu des éloges mérités lors de sa sortie début 2016, ou Karim Moussaoui, on pourrait avoir l’impression qu’un retour du cinéma algérien sur le devant de la scène redevient envisageable.
On pourra se réjouir le jour où le public, y compris loin de la capitale, pourra voir dans les salles des films réalisés dans le pays
« Il est encore un peu tôt pour se réjouir, dit pourtant Moussaoui. Tant qu’on continuera à produire si peu, un ou deux films par an le plus souvent, qui ne sont d’ailleurs jamais ou que rarement vus en Algérie, on ne pourra pas parler d’existence d’un cinéma national. Ce ne sera le cas que le jour où le public, y compris loin de la capitale, pourra voir dans les salles des films réalisés dans le pays ; et où sera enclenchée à tous les niveaux une véritable dynamique de renaissance du cinéma. »
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