Comment Djibouti mise sur sa façade maritime et son secteur portuaire

Dans le cadre de la décentralisation, l’État vient d’inaugurer trois ports régionaux. Des atouts sérieux pour rééquilibrer le territoire.

Le Goubet, financé et construit intégralement par les Chinois. © DPFZA

Le Goubet, financé et construit intégralement par les Chinois. © DPFZA

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Publié le 22 novembre 2017 Lecture : 3 minutes.

Au palais présidentiel de Haramous, à Djibouti, le 28 février. Ismaïl Omar Guelleh est entouré de ses homologues Hassan Cheikh Mohamoud (Somalie), Uhuru Kenyatta (Kenya) et Hailemariam Desalegn (Éthiopie). © VINCENT FOURNIER/J.A.
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L’année 2017 restera historique pour le secteur portuaire djiboutien. Le pays a créé l’événement en mai avec l’inauguration du nouveau port multifonction, construit dans la baie de Doraleh, en face de la ville de Djibouti, pour 580 millions de dollars (environ 520 millions d’euros). Il a également réceptionné, en juin, ses premiers ports décentralisés, à Tadjourah et au Goubet, dans le Nord.

En attendant celui de Damerjog, dans le Sud, près de la frontière somalienne, aussi attendu pour cette année mais dont l’ouverture pourrait être reportée afin de répondre aux nouvelles ambitions de l’autorité portuaire. Malgré ce retard, l’arrivée de ces trois ports régionaux contribue à la volonté d’Ismaïl Omar Guelleh de rééquilibrer le territoire pour assurer une meilleure répartition des richesses et des emplois dans le pays.

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Tadjourah : les pieds dans la potasse

Tout un symbole, le premier port commercial construit dans le nord du pays a été inauguré en juin, quelques jours seulement avant la célébration du 40e anniversaire de l’indépendance du pays (le 27 juin), en présence du chef de l’État. Les 30 ha de terre-pleins et les 435 m de quais n’attendent plus que l’arrivée des premières marchandises pour démarrer les opérations.

Une ligne de chemin de fer doit également voir le jour depuis la ville éthiopienne de Mekele et coûtera 1 milliard de dollars

Essentiellement destiné à jouer un rôle de port minéralier, il doit exporter chaque année en Chine 4 millions de tonnes de potasse, extraites des gisements situés dans le nord de l’Éthiopie. Pour cela, il lui faudra patienter au moins jusqu’à la fin de l’année, le temps que la route, tirée depuis la région du Tigré, soit terminée.

À plus long terme, une ligne de chemin de fer doit également voir le jour depuis la ville éthiopienne de Mekele et coûtera 1 milliard de dollars. Le port, réalisé pour 182 millions de dollars, œuvrera également dans le secteur roulier en réceptionnant les véhicules destinés à la partie septentrionale du pays ainsi qu’aux régions éthiopiennes les plus proches.

Le Goubet : le sel de la vie

Un peu plus au sud, le port du Goubet, inauguré une semaine après celui de Tadjourah, a démarré ses opérations dès le ruban coupé par les autorités. Et pour cause : financé et construit par les Chinois, il doit exporter vers leur pays le sel du lac Assal, situé à quelques kilomètres de là. Le port, qui représente un investissement de 64 millions de dollars, est en mesure d’exporter chaque année près de 5 millions de tonnes de sel brut, ainsi que 1 t de sel raffiné.

Le complexe se compose d’un centre de raffinage, relié à la côte par une bande transporteuse de plusieurs centaines de mètres de longueur

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En attendant l’arrivée programmée des volumes de gypse, également extraits dans la région. Le complexe se compose d’un centre de raffinage, relié à la côte par une bande transporteuse de plusieurs centaines de mètres de longueur. Le quai, construit à une dizaine de mètres au large, permet de recevoir des navires ayant jusqu’à 15 m de tirant d’eau.

Damerjog change d’échelle

Le port animalier de Damerjog, situé à une quinzaine de kilomètres au sud de la capitale, lui, se fait attendre. Il s’est finalement transformé en port polyvalent, notamment pour traiter les volumes de charbon qui doivent alimenter la centrale thermique de la capitale et qui passaient jusqu’à présent par le vieux port de la ville de Djibouti.

Il va dorénavant aussi recevoir à l’import les bovins et les ovins destinés à un marché éthiopien

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L’enveloppe financière du projet a doublé, pour s’élever aujourd’hui à 150 millions de dollars. Le même site doit également abriter un terminal gazier avec son usine de liquéfaction et un nouvel appontement pétrolier, réalisés respectivement pour 3,5 milliards de dollars et 200 millions de dollars. Le terminal à bétail devrait quant à lui voir le jour en 2018.

Dévolu à l’export, il va dorénavant aussi recevoir à l’import les bovins et les ovins destinés à un marché éthiopien « en très forte croissance », selon les responsables de la Djibouti Ports & Free Zones Authority (DPFZA). Ce quai est très attendu dans le pays, qui chaque année exporte entre 800 000 et 1 million de têtes pour alimenter le marché saoudien ainsi que l’Égypte et la Libye.

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