Afronauts zambiens, Mobutu et autres rêveurs fous à la conquête de l’espace

En 1964, la Zambie décide de prendre part à la conquête de l’espace en envoyant des astronautes dans l’espace, sous la fraîche présidence de Kenneth Kaunda.

Mobutu dans l’espace, de Ducoudray et Vaccaro. © DR / Futuropolis

Mobutu dans l’espace, de Ducoudray et Vaccaro. © DR / Futuropolis

KATIA TOURE_perso

Publié le 23 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

La Terre et la lune vues de l’espace. © Arek Socha/CC/Pixabay
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L’Afrique à la conquête de l’espace

Sécurité, télécommunication, climat… La conquête spatiale est une nécessité stratégique pour se développer et se protéger. Et le continent n’entend pas se laisser distancer.

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Douze Zambiens – dénommés les « Afronauts » – sont préparés à la vie en apesanteur dans une ferme abandonnée et située non loin de Lusaka. « Nous allons partir sur Mars avec une femme astronaute, un chat et un missionnaire », déclare alors le professeur Edward Makuka Nkoloso, à la tête du projet, au journal Lusaka Times, ajoutant que le but de ce voyage interstellaire est de christianiser les supposés habitants de la planète Mars. Mais l’aventure folle du scientifique est interrompue par les autorités zambiennes, qui, finalement, jugent l’idée inappropriée. Le projet est finalement abandonné.

En 1977, c’est Mobutu Sese Seko, alors à la tête du Zaïre, qui a dans l’idée de conquérir l’espace avec son Plan Mobutu. Le « léopard du Zaïre » s’entoure d’une entreprise allemande spécialisée dans l’industrie spatiale, Otrag, afin d’effectuer toute une série de lancements de fusées depuis la province du Shaba (actuel Katanga).

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Le 18 mai 1977, une première fusée de 6 m de hauteur arrive à atteindre une altitude de 20 km avant de s’écraser. Un an après, un même engin atteint 150 km d’altitude. Mais, en 1979, Mobutu met fin à ses prétentions spatiales après avoir essuyé un échec cuisant avec un dernier tir, survenu en juin 1978. L’engin s’écrase peu après le décollage devant moult personnalités.

Plusieurs tentatives mais pas de réussite

En 2005, le Zaïre, devenu République démocratique du Congo, voit les ambitions spatiales gargantuesques de Mobutu remonter à la surface grâce au scientifique Jean-Patrice Keka Ohemba Okese, surnommé l’Einstein africain. Depuis Kinshasa, ce dernier, à la tête de sa propre société, Développement tous azimuts (DTA), conçoit le projet Troposphère, financé par des fonds privés. Au programme : le lancement d’une série de fusées élaborées à partir d’objets de récupération. Entre avril 2007 et mars 2009, il lancera trois fusées sans jamais réussir à atteindre son but.

En 2014, Jean-Patrice Keka affirmait travailler au lancement de Troposphère VI et à la mise en orbite de satellites africains, prévue pour l’année 2015. Force est de constater qu’il n’y est pas parvenu. De même, en 2011, un jeune Ougandais, Chris Nsamba, dévoile la navette spatiale qu’il a construite dans le jardin de sa mère, à Ntinda, dans la banlieue de Kampala. Son idée était alors d’envoyer le premier Ougandais dans l’espace. Nous sommes en 2017, et son « faucon africain » n’a toujours pas décollé du jardin maternel.

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