Ambroise Fayolle (BEI) : « Épaulons la nouvelle génération d’entrepreneurs africains »

La Banque européenne d’investissement (BEI) veut renforcer ses activités sur le continent. Ambroise Fayolle, son vice-président, détaille ses objectifs, de la transition écologique à la création d’emplois.

 © Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque Européenne d’Investissement chargé de l’action pour le climat, de l’environnement et du développement.

© Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque Européenne d’Investissement chargé de l’action pour le climat, de l’environnement et du développement.

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 27 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Lors du sommet UA-UE à Abdijan, le 29 novembre 2017. © Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA
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Sommet UA-UE : une nouvelle ère ?

Le « sommet UA-UE », premier du nom mais cinquième du genre, s’est tenu les 29 et 30 novembre à Abidjan. Retour sur les enjeux, les débats et les principales déclarations et décisions.

Sommaire

Jeune Afrique : En quoi consiste l’activité de la BEI en Afrique ?

Ambroise Fayolle : Depuis 1960 et les accords du Gabon, notre activité est double. Soit nous agissons sur nos fonds propres, soit sous mandat au nom des pays membres de l’UE. Nous sommes une banque qui finance, par prêts ou garanties, des projets, mais pas de programmes ou d’aides budgétaires. Pour cela, nous travaillons en partenariat avec les bailleurs multilatéraux comme bilatéraux.

Quels sont vos objectifs sur le continent ?

Le premier est d’appliquer les résolutions de la COP21 en consacrant 35 % de nos actions hors Europe à lutter contre le réchauffement climatique. En 2016, nous avons ainsi approuvé des projets en Afrique représentant 2,4 milliards d’euros, qui vont du plus grand parc d’éoliennes du continent, au Kenya, au financement d’un réseau de bus en site propre, à Dakar. Le second objectif est lié au phénomène des migrations, qui sont encore plus fortes à l’intérieur de l’Afrique que vers l’Europe.

Nous sommes convaincus qu’en Afrique une jeune génération d’entrepreneurs pleine d’ambition se lève et qu’il est du rôle de l’Europe de l’épauler.

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C’est un défi énorme pour le continent, car il suppose d’y créer massivement des emplois, donc des entreprises. Lors du sommet UA-UE d’Abidjan, nous allons présenter avec la BAD le programme Boost Africa qui, en quatre ans, mobilisera 1 milliard d’euros pour les start-up et les entreprises africaines. Celui-ci comporte un technology lab qui permettra aux chefs d’entreprise et aux investisseurs africains de bénéficier d’un transfert d’expérience de la part des entreprises déjà matures. Nous allons aussi financer des fonds de capital-investissement pour montrer que nous croyons à l’entreprise africaine.

N’est-ce pas plus risqué ?

Si nous voulons faire décoller l’investissement privé, il nous faut rassurer en étant présent dans les tours de table. Pour le pourtour méditerranéen, nous disposons d’une Initiative en faveur de la résilience qui mobilisera 15 milliards d’euros d’ici à 2020, à partir d’un supplément de financements de la BEI de 6 milliards d’euros.  Il s’agira de financer les banques qui prêteront aux PME des émigrés arrivant dans les pays du pourtour méditerranéen, mais aussi à celles des populations locales, qui ne doivent pas se sentir exclues de ces financements. Nous sommes convaincus qu’en Afrique une jeune génération d’entrepreneurs pleine d’ambition se lève et qu’il est du rôle de l’Europe de l’épauler. 

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