Génération Bouteflika – Ziad Rabia : « Partir ? Aujourd’hui, je n’y songe plus »

Ziad Rabia, âgé de 27 ans, est chef d’entreprise. Comme les six autres jeunes dont Jeune Afrique vous livre le témoignage, il n’a connu qu’un seul président.

Ziad Rabia © Romain Laurendeau/JA

Ziad Rabia © Romain Laurendeau/JA

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Publié le 5 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Abdelaziz Bouteflika, alors ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme, le 27 septembre 1962. © Archives JA
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Algérie : génération Bouteflika

Ils sont nés dans les années 1990 et n’ont connu qu’un seul président. JA vous livre le témoignage de sept d’entre eux. Leur perception de la vie politique, leurs motifs de satisfaction, leurs déceptions et leurs rêves… Ils se confient sans fard.

Sommaire

« Je suis né dans la région de Berrouaghia, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger. Là-bas, dans les années 1990, c’était la mort et la peur au quotidien. Un jour, des terroristes ont fait exploser une bombe dans notre immeuble. J’en ai été traumatisé. J’ai dû consulter des psychiatres pour guérir. Ce type d’expérience marque une vie.

D’immenses progrès

C’est à l’aune de ces épreuves qu’on mesure le chemin parcouru pour vivre aujourd’hui en sécurité. C’est le peuple algérien qui a ramené la paix en acceptant la réconciliation nationale proposée par Bouteflika. Je n’ai pas connu ses prédécesseurs, je ne peux donc les juger objectivement. Je pense que Bouteflika est un excellent politique. Il a beaucoup fait pour le pays, même s’il y a encore des manques, des carences dans l’éducation, dans la santé ou en économie.

On oublie souvent que nous sommes une jeune nation

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Les logements, les écoles, les autoroutes ne suffisent pas à faire de l’Algérie un pays développé. Beaucoup reste à faire. Mais on oublie souvent que nous sommes une jeune nation. Bien sûr, le climat des affaires n’est pas vraiment encourageant. On ne peut cependant en rejeter tout le temps la faute sur les gouvernants.

Une économie plus humaine

La crise est la responsabilité de tout le monde. Pas seulement des dirigeants. C’est à nous tous de faire en sorte que la situation s’améliore. Il y a un potentiel énorme chez les jeunes entrepreneurs, qui ne demandent qu’à travailler, investir, créer des emplois et des richesses.

 Nous ne pouvons plus compter uniquement sur le pétrole et le gaz. Il faut aussi miser sur l’humain

Hélas, l’encadrement, la confiance et les finances font défaut. Si l’on veut vraiment avancer et surmonter la crise, il faut impérativement investir dans une économie diversifiée. Nous ne pouvons plus compter uniquement sur le pétrole et le gaz. Il faut aussi miser sur l’humain.

Un bon système éducatif produit des compétences. Ramtane Lamamra [ex-ministre des Affaires étrangères] est un bon exemple à suivre. Il est compétent, parle bien et donne une bonne image des Algériens à l’intérieur et à l’extérieur. Et c’est ce dont le pays a grandement besoin.

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Donner sa chance à l’Algérie

Partir ? J’y ai pensé quand j’étais encore étudiant. Maintenant que j’ai créé mon entreprise, je n’y songe plus. Pourquoi partir avant d’avoir tout tenté pour réussir ici ? Je suis heureux chez moi. J’aide ma sœur dans ses études parce qu’elle représente, comme des millions de jeunes Algériens, l’avenir.

L’Algérie sans Bouteflika ? Je n’arrive pas à me projeter à cinq ou dix ans. Je rêve d’un État qui aura réussi à diversifier l’économie. Un État qui nous donne la possibilité de rêver d’un lendemain meilleur. »

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