Algérie : génération Bouteflika

Ils sont nés dans les années 1990 et n’ont connu qu’un seul président. JA vous livre le témoignage de sept d’entre eux. Leur perception de la vie politique, leurs motifs de satisfaction, leurs déceptions et leurs rêves… Ils se confient sans fard.

À Alger. © Amine GHRABI/Flickr

À Alger. © Amine GHRABI/Flickr

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Publié le 5 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Abdelaziz Bouteflika, alors ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme, le 27 septembre 1962. © Archives JA
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Algérie : génération Bouteflika

Ils sont nés dans les années 1990 et n’ont connu qu’un seul président. JA vous livre le témoignage de sept d’entre eux. Leur perception de la vie politique, leurs motifs de satisfaction, leurs déceptions et leurs rêves… Ils se confient sans fard.

Sommaire

De quoi l’Algérie a-t-elle le plus besoin aujourd’hui ? La quête quasi obsessionnelle de stabilité, dans un pays traumatisé par la décennie noire, confine désormais à l’inertie. On remet à plus tard la résolution des problèmes de fond, on dissimule la poussière sous le tapis, en espérant que personne ne le soulèvera un jour.

L’extraordinaire manne pétrolière tombée du ciel dans les années 2000 et 2010 a longtemps différé l’aggiornamento dont l’Algérie, au potentiel inouï, a tant besoin. Car ce qui lui fait le plus défaut, dans un monde qui évolue à grande vitesse sans attendre les retardataires, c’est la modernité, au sens large.

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Besoin de renouveau

En politique, d’abord, pour instaurer un véritable débat démocratique et renouveler les cadres qui ont fait leur temps. La nation ne peut se priver plus longtemps des idées neuves d’hommes et de femmes qui se soucient moins de cirer les babouches du zaïm que d’apporter leur écot à l’édification d’un futur plus radieux, notamment en faisant bouger les lignes.

On s’évertue à traiter les symptômes d’une maladie chronique sans jamais s’attaquer à ses causes

Dans les méandres de l’administration, ensuite, qui tuent dans l’œuf l’esprit d’initiative et noient la population sous des monceaux de paperasse, transformant ainsi la vie quotidienne des citoyens lambda en suicidaire parcours du combattant.

Réfléchir en profondeur

Dans la sphère économique, aussi, pour en finir une fois pour toutes avec la défiance maladive à l’égard du secteur privé, qui empêche l’indispensable diversification d’une économie prise en otage par les richesses du sous-sol et qui n’utilise qu’à dose homéopathique la créativité dont font preuve chaque jour les Algériens.

Sur le plan social, enfin, car inonder de dinars ceux qui ne s’en sortent pas sans se pencher sur les raisons de leurs difficultés, c’est s’évertuer à traiter les symptômes d’une maladie chronique sans jamais s’attaquer à ses causes.

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Les Algériens se racontent

Pour parler de cette Algérie si peu accessible aux profanes, celle d’aujourd’hui comme celle qu’appellent de leurs vœux ses enfants, nous nous sommes intéressés à la « génération Bouteflika ». Des jeunes nés dans les années 1990 et qui n’ont connu qu’un seul président.

Nous en avons sélectionné sept, aux profils différents, qui ont accepté de parler de leur pays avec leurs mots, de livrer sans fard leur perception de la vie politique, de la légitimité historique de la génération de novembre 1954 et d’évoquer leurs motifs de satisfaction, leurs déceptions, leurs rêves, leurs espoirs. Esquissant ainsi, en filigrane, l’Algérie de demain.

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