Maroc : Rabat veut être incontournable pour la Chine en Afrique

Le China-Africa Investment Forum (CAIF), organisé par Jeune Afrique Media Group, le ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie Numérique du Maroc et BOAO, s’est tenu à Marrakech les 27 et 28 novembre.

Le roi du Maroc et le président chinois, Xi Jinping, lors de la signature d’un accord de « partenariat stratégique » entre les deux pays le 11 mai 2016 à Pékin. © Kim Kyung-hoon/AP/SIPA

Le roi du Maroc et le président chinois, Xi Jinping, lors de la signature d’un accord de « partenariat stratégique » entre les deux pays le 11 mai 2016 à Pékin. © Kim Kyung-hoon/AP/SIPA

Publié le 7 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

À Marrakech, ils étaient près de 500 hommes d’affaires et responsables publics, dont une importante délégation chinoise de plus de 150 personnes, à avoir fait le déplacement pour assister à la deuxième édition du Forum d’investissement Chine-Afrique (CAIF) les 27 et 28 novembre. Comme l’a rappelé Moulay Hafid Elalamy, le ministre marocain de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie Numérique, la Chine est devenue en vingt ans le premier partenaire économique du continent.

Les échanges commerciaux sino-africains ont atteint 190 milliards de dollars (180 milliards d’euros) en 2016, et plus de 10 000 entreprises industrielles chinoises opèrent en Afrique. Depuis 2005, l’empire du Milieu a investi, selon un rapport publié par EY cette année, dans près de 300 projets pour un total de 66,4 milliards de dollars, créant ainsi 130 000 emplois.

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Investir au Maroc

Rabat, qui depuis une décennie incite ses entreprises à se développer sur le continent et a fait, en janvier, son retour au sein de l’Union africaine, entend faire de ses liens avec les pays subsahariens un atout dans la construction d’une coopération étroite avec ce partenaire de choix.

One Belt, One Road, résume les gigantesques ambitions chinoises

Adoptant une stratégie des petits pas, le roi Mohammed VI avait annoncé, l’an dernier, la levée de l’obligation de visa pour les ressortissants chinois. Début novembre, Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères, a poursuivi cet effort de rapprochement en signant à Pékin un mémorandum pour placer le Maroc sur un des axes d’une nouvelle route de la soie.

Ce projet, nommé One Belt, One Road, résume les gigantesques ambitions chinoises. Il concernera 63 % de la population mondiale. À l’image de Djibouti sur la façade est, le Maroc se verrait bien devenir la porte d’entrée de Pékin à partir de la côte ouest. Tony Dong, président de la Fédération des entrepreneurs sino-européens, évoque aussi des projets d’usines au sein du Royaume dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’automobile : « Le Maroc a une position stratégique. Il est stable politiquement et bénéficie d’accords sans barrières douanières avec plus de 60 pays. Du Maroc, on peut exporter dans le monde entier. »

Accords stratégiques

Les représentants marocains et chinois ont par ailleurs évoqué à plusieurs reprises leur intérêt pour une coopération bancaire. Les banques marocaines, déjà très présentes dans différents pays africains, sont là encore des partenaires potentiels pour leurs homologues chinoises.

À ce jour, le plus important projet chinois au Maroc, estimé à 11 milliards de dollars, reste la construction de la Cité Mohammed VI Tanger-Tech

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Interrogé en marge du forum, Moulay Hafid Elalamy remarque que « la Chine, qui veut devenir un grand consommateur au niveau mondial, augmente ses salaires et devient moins compétitive. Pour recouvrer sa compétitivité, elle cherche de nouvelles bases de production. 85 millions d’emplois sont en train d’être délocalisés. Le CAIF s’inscrit pleinement dans la stratégie tracée par Sa Majesté le Roi ».

À ce jour, le plus important projet chinois au Maroc, estimé à 11 milliards de dollars, reste la construction de la Cité Mohammed VI Tanger-Tech, une plateforme de production et d’échanges triangulaire entre la Chine, le Maroc et le reste du monde qui prévoit, sur une superficie de 2 000 ha, la création de 100 000 emplois. Mais, depuis son annonce en mars, peu d’informations ont été communiquées sur les modalités de sa réalisation.

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