Afrique du Sud : bal de prétendants pour la succession de Jacob Zuma
Derrière les deux grands favoris à la succession de Jacob Zuma à la tête de l’ANC en Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa et Nkosazana Dlamini-Zuma, nombreux sont les outsiders qui se tiennent en embuscade.
Afrique du Sud : guerre de succession à la tête de l’ANC
Parmi les sept candidats à la succession de Jacob Zuma à la tête de l’ANC, deux favoris : Nkosazana Dlamini-Zuma et Cyril Ramaphosa. La conférence du parti, qui se tient du 16 au 20 décembre, sera le théâtre de leurs règlements de comptes.
Les sourires sont figés, trop radieux pour être totalement honnêtes. Les photos de la rencontre entre Jacob Zuma et les candidats à sa succession, le 23 novembre, ont été largement diffusées. Avec ce commentaire de Nkosazana Dlamini-Zuma sur son compte Twitter (voir ci-dessous) : « Nous sommes convenus de promouvoir l’unité et la camaraderie. »
En réalité, jamais une conférence nationale du Congrès national africain (ANC) n’a été aussi disputée. Ils seront sept à s’affronter pour le poste de président : un record. A priori, les cinq « petits » candidats n’ont aucune chance de s’imposer face à Cyril Ramaphosa et à Nkosazana Dlamini-Zuma. Leur principal espoir est précisément que la bataille entre favoris devienne si tendue qu’elle risque de provoquer une scission au sein du parti.
We met last night with the president & agreed 2 promote unity & comradeship in the preparations for, during and after the national conference in the interest of building a stronger united and more cohesive ANC. Viva! @MYANC pic.twitter.com/hhfi7J5HBr
— Dr Nkosazana Dlamini Zuma (@DlaminiZuma) November 24, 2017
L’espoir du compromis
Dans ce cas, une solution de compromis pourrait paraître plus raisonnable. Pour ce rôle, Zweli Mkhize, l’ancien gouverneur du Kwazulu-Natal, semble bien placé : il vient de la province la plus puissante de l’ANC et se tient à distance des deux poids lourds. Il est en outre trésorier général de l’ANC.
Son prédécesseur à ce poste, Mathews Phosa, a été beaucoup moins prudent. Il fut l’un des premiers responsables du parti à réclamer la démission de Jacob Zuma après le scandale de la réfection de sa résidence privée de Nkandla. La présidente (« speaker ») de l’Assemblée nationale, Baleka Mbete, est également vue comme une adversaire par le président sortant. Elle a en effet autorisé les députés à se prononcer à bulletin secret sur sa destitution en août. Nombre de commentateurs avaient alors imaginé que, libéré du regard extérieur, ils lâcheraient leur chef. Il n’en a rien été.
A contrario, Jeff Radebe, ministre à la présidence, est l’un des très proches du chef de l’État sortant. Reste donc Lindiwe Sisulu, la ministre de l’Habitat, fille de Walter et Albertina Sisulu, couple mythique de l’histoire du parti. Pour préserver son indépendance, elle a refusé un ticket avec Ramaphosa. Mais une autre possibilité s’offrira bientôt pour ces présomptueux prétendants : un ralliement négocié, à l’un ou l’autre des camps.
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