Présidentielle au Cameroun : René Emmanuel Sadi, « l’araignée de Maroua »

Il n’est plus le secrétaire général du RDPC, poste tenu par Jean Nkuete depuis fin 2011. Pourtant, René Emmanuel Sadi reste le véritable patron du parti au pouvoir au Cameroun, et c’est bien souvent dans sa résidence de Biyem Assi, à Yaoundé, que se pressent les ténors de la majorité.

René Emmanuel Sadi, en janvier 2011. © Nicolas Eyidi

René Emmanuel Sadi, en janvier 2011. © Nicolas Eyidi

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Publié le 18 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Paul Biya en compagnie de son épouse Chantal, saluent la population après avoir effectué le vote lors de l’élection présidentielle dans le bureau de vote de l’école publique du quartier de Bastos, à Yaoundé, au Cameroun, le 9 octobre 2011. © JA
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Présidentielle au Cameroun : les candidats (secrets) à la succession de Paul Biya

Bien que nul ne sache encore si Paul Biya, 84 ans dont trente-cinq à la tête de l’État, se représentera en 2018, quatre piliers du régime apparaissent comme des candidats potentiels à sa succession. Mais gare à ceux qui exprimeraient publiquement cette ambition…

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Le RDPC n’est toutefois qu’une des cordes à l’arc du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Ancien diplomate conseiller du président Ahmadou Ahidjo, ex-directeur adjoint du cabinet civil et secrétaire général adjoint de la présidence sous Paul Biya,  René Emmanuel Sadi a étendu ses réseaux dans tous les secteurs, y compris dans l’armée. Proche de son parent le lieutenant-colonel Émile Bamkoui, directeur de la sécurité militaire, il l’est également du ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, dont il a favorisé la promotion.

Membre de l’ethnie baboutée, minoritaire, il a l’avantage de ne pas effrayer les grands groupes du pays, mais peut représenter une alternative pour les Bassas du Centre et du Littoral, dont son épouse, magistrate, est issue. Né à Maroua, dans l’Extrême-Nord, et ayant fait ses études à Ngaoundéré, dans l’Adamaoua, ce bilingue français-anglais de 68 ans, fils d’infirmier, père de préfet et frère d’entraîneur de football, parlant le fulfudé et le bassa, peut espérer rassembler.

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Homme écouté

Il est très apprécié de Paul Biya, qui l’a déjà choisi pour effectuer des missions délicates. En 2013, il a ainsi été envoyé à la Fifa pour tenter de résoudre la crise qui touchait la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et qui avait abouti à la suspension du pays de toutes les compétitions internationales.

Redouté et respecté, René Emmanuel Sadi entretient une réputation d’homme intègre, jamais atteint par les affaires, et que peu osent contrarier

Proche d’Ibrahim Talba Malla, directeur de la Société nationale de raffinage (Sonara), de Dieudonné Bougne, son beau-frère, PDG de Bocom, ou encore de Paul Célestin Ndembiyembé, membre du comité central du RDPC et rédacteur de ses discours, il dispose de relais dans la presse, notamment au sein du journal Le Détective, de Patrick Tchouwa, ou de l’organe du RDPC, L’Action, de Benjamin Lipawing.

Enfin, dernier atout, René Sadi est un ami du sultan des Bamouns, Ibrahim Mbombo Njoya, qu’il a connu en Égypte et qui est lui-même très écouté par Paul Biya. Redouté et respecté, il entretient une réputation d’homme intègre, jamais atteint par les affaires, et que peu osent contrarier.

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