Tunisie : une situation pire que sous Ben Ali, selon un sondage

Sept ans après la révolution, un sondage d’opinion révèle qu’une grande majorité de Tunisiens considère que la situation du pays est pire, voire bien pire, que sous Ben Ali. Mais ils sont 15 à 25 % à rester positifs dans leur analyse.

Manifestation contre Ben Ali à Tunis en Tunisie en janvier 2011. © Christophe Ena/AP/SIPA

Manifestation contre Ben Ali à Tunis en Tunisie en janvier 2011. © Christophe Ena/AP/SIPA

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Publié le 27 décembre 2017 Lecture : 1 minute.

Un soldat de l’armée libyenne à Tripoli, en novembre 2013. © Manu Brabo/AP/SIPA
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Printemps arabes : que reste-t-il du vent révolutionnaire de 2011 ?

Que reste-t-il du vent de contestation populaire qui s’est levé en 2011 dans les pays arabes, du Maroc au Yémen ? Alors que les rêves de changement ont été balayés par des crises politiques profondes et par l’hydre jihadiste, l’heure est à la « reprise en main » contre-révolutionnaire.

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Le 7 décembre, l’agence Sigma Conseil présentait à Tunis les résultats d’une enquête d’opinion éclairante intitulée « Enseignements de sept ans de la révolution tunisienne ».

La perception des événements de 2011 et de leurs suites est pessimiste. Pour 8 % des sondés considérant que la révolution a globalement réussi, 51 % estiment qu’elle a échoué. Et ils sont 80 % à penser que la situation est pire, même « bien pire » qu’à la veille des événements. Leur impact est vu comme négatif sur la situation économique (90 %) comme sur la situation sociale (79 %).

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Une « victoire personnelle » pour 23 % des sondés

Mais entre ces chiffres préoccupants, il y a des signes d’espoir et d’optimisme. Ainsi, les sondés considèrent que les principaux gains sont la liberté d’expression et la démocratie. Et, si 44 % des Tunisiens considèrent la révolution comme une « perte personnelle », ils sont 23 % à la voir au contraire comme une « victoire personnelle ». À chacune des questions posées apparaît ainsi un groupe de 15 % à 25 % de sondés qui restent positifs dans leur perception de la révolution.

« Ces 20 % vont sauver les 80 % de leurs concitoyens », commente Hassen Zargouni, président de Sigma, pour qui il existe une vraie exception tunisienne héritée d’une histoire ouverte plus précocement qu’ailleurs aux idées et influences européennes. « Si la révolution tunisienne a inspiré ses voisins, son expérience n’est pas transposable », estime-t-il.

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