États-Unis : Rex Tillerson, Nikki Haley, Jared Kushner, chaises musicales au sommet de la diplomatie américaine

Un secrétaire d’État américain déjà poussé vers la sortie et un gendre idéal soupçonné de connivence avec la Russie. À Washington, les sièges éjectables sont parés. Avec Donald Trump, le doigt sur le bouton.

Nikki Haley, l’ambassadrice américaine aux Nations Unies, au Conseil de Sécurité le 29 novembre 2017. © Mary Altaffer/AP/SIPA

Nikki Haley, l’ambassadrice américaine aux Nations Unies, au Conseil de Sécurité le 29 novembre 2017. © Mary Altaffer/AP/SIPA

Publié le 21 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Ce sont les hommes et les femmes du président en matière de politique étrangère. En nommant Rex Tillerson, ancien PDG d’ExxonMobil, au département d’État, Donald Trump pensait avoir tiré la bonne carte. Entre businessmen, on se comprend. Cela n’a pas vraiment été le cas et Tillerson, 65 ans, est plus que jamais sur la sellette.

Fantomatique, avare de ses paroles, ce dernier s’est davantage préoccupé de réduire à la serpe le budget de ses services – avec notamment le départ de 2 000 diplomates – que de faire entendre sa voix sur la scène internationale. Il est en outre en désaccord avec son boss sur à peu près tous les sujets, du programme nucléaire iranien à la Corée du Nord en passant par la crise du Golfe entre le Qatar et le camp saoudien.

Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson est plus que jamais sur un siège éjectable. © Virginia Mayo/AP/SIPA

Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson est plus que jamais sur un siège éjectable. © Virginia Mayo/AP/SIPA

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Trump a publiquement critiqué les efforts mis en œuvre par le Texan pour régler pacifiquement le dossier nord-coréen, estimant que son secrétaire d’État « perd[ait] son temps ». En privé, Tillerson aurait traité son président de « crétin ». Ambiance.

Nikki Haley et Jared Kushner

L’hôte de la Maison-Blanche entretient par contre de bien meilleures relations avec Nikki Haley, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies. Voix de l’administration, notamment sur le dossier syrien, Haley a pris un peu plus la lumière lors de la tournée qu’elle a effectuée en Afrique en octobre.

Le troisième poids lourd de la politique étrangère américaine n’est autre que Jared Kushner, le gendre du président. Jeune – il a 36 ans – et sans aucune expérience diplomatique, c’est pourtant lui qui a été chargé d’aller arracher un accord de paix entre Palestiniens et Israéliens, « le deal ultime », selon Trump. Kushner fait la navette entre les capitales du Proche-Orient, se rapprochant notamment du prince héritier saoudien, Mohammed Ibn Salman. C’est lui qui aurait proposé au leader palestinien Mahmoud Abbas le plan de paix confidentiel concocté par Kushner, sans même mettre Tillerson dans la boucle.

Kushner est soupçonné de collusion avec la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016

L’équipe sera, en tout état de cause, profondément remaniée dans les prochains mois. Trump songerait à Mike Pompeo, un faucon républicain, actuel chef de la CIA, pour remplacer Tillerson. Une éventualité jusqu’alors réservée à Nikki Haley, longtemps favorite pour récupérer le poste de secrétaire d’État.

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Quant à Kushner, soupçonné de collusion avec la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016, il pourrait être inquiété par l’enquête en cours. Si l’étau venait à se resserrer, « Monsieur Gendre », qui s’est déjà fait nettement plus discret ces derniers mois, serait alors contraint d’aller voir ailleurs.

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