Sénégal – Les trublions de la République : les cinq râleurs en chef

Portrait de cinq personnalités qui sont passées maître dans l’exercice de la contestation du pouvoir ou de l’ordre établi.

Valdiodio Ndiaye est un ancien ministre de l’Intérieur sénégalais et par ailleurs héritier du royaume des Sérères Guelwar © Gamma-Keystone via Getty Images

Valdiodio Ndiaye est un ancien ministre de l’Intérieur sénégalais et par ailleurs héritier du royaume des Sérères Guelwar © Gamma-Keystone via Getty Images

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Publié le 25 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Me Demba Ciré Bathily et Me Seydou Diagne, deux avocats avec lesquels l’État sénégalais a souvent maille à partir. © Clément Tardif pour Jeune Afrique
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Sénégal : les trublions de la République

Le Sénégal fait figure de modèle démocratique sur le continent. Une vitalité que le pays doit pour beaucoup à sa tradition contestataire. De Senghor à Macky Sall, tous les président y ont été confrontés… Enquête sur ces empêcheurs de tourner en rond qui bousculent la politique sénégalaise.

Sommaire

• Valdiodio Ndiaye

À la veille de l’indépendance, l’ancien ministre de l’Intérieur (par ailleurs héritier du royaume des Sérères Guelwar) se distingue du très francophile Léopold Sédar Senghor (alors président de la République mais dénué de véritable pouvoir) par un souverainisme affirmé. Le 26 août 1958, à Dakar, il défie le général de Gaulle, en tournée préréférendaire, dans un discours qui professe la fin de l’allégeance coloniale.

En 1962, Valdiodio Ndiaye et Mamadou Dia, le président du Conseil, seront victimes d’une cabale politico-judiciaire qui leur vaudra un long séjour en prison et marque l’une des pages les plus sombres du règne de Senghor.

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• Abdou Latif Coulibaly

Abdou Latif Coulibaly a été journaliste d'investigation. © Seyllou Diallo/AFP

Abdou Latif Coulibaly a été journaliste d'investigation. © Seyllou Diallo/AFP

Il fut le journaliste d’investigation emblématique des années Wade. Outre une enquête sur les détournements financiers survenus à la Lonase (société nationale qui gère les jeux d’argent), son principal fait d’armes est un livre – alors interdit au Sénégal – impliquant Abdoulaye Wade et l’état-major de son parti dans l’assassinat de l’ancien vice-président du Conseil constitutionnel, Babacar Sèye, au lendemain des élections de 1993. Rallié à Macky Sall, entré au gouvernement en 2012, il a depuis tourné la page.

• Mademba Sock

Ce syndicaliste actif dans le secteur de l’électricité s’est rendu célèbre sous Abdou Diouf en critiquant les délestages et les manquements de la Senelec. Il sera emprisonné, accusé d’avoir orchestré un black-out qui plongea Dakar dans l’obscurité un soir où le président revenait d’un voyage officiel. Youssou Ndour lui a consacré à la fin des années 1990 un morceau qui tournait en boucle à Dakar.

• Pierre Goudiaby Atepa

Pierre Goudiaby Atépa, architecte, homme d'affaires sénégalais, président du Conseil d'administration de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières d'Abidjan le 2 juin 2017. © Vincent Fournier/JA

Pierre Goudiaby Atépa, architecte, homme d'affaires sénégalais, président du Conseil d'administration de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières d'Abidjan le 2 juin 2017. © Vincent Fournier/JA

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L’architecte le plus connu du Sénégal n’a rien d’un activiste marginal. Il fréquente le gratin et les chefs d’État aux quatre coins du continent, a été le conseiller d’Abdoulaye Wade et n’a pas de problèmes d’argent. Mais son engagement contre la spéculation immobilière sur la corniche de Dakar fait de lui un enquiquineur patenté, tout comme son franc-parler sur la Casamance, sa région d’origine.

Après l’assassinat récent de treize jeunes dans cette zone, il a dénoncé « une mafia qui pille les forêts », menaçant de donner des noms à la justice.

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• Assane Diouf

Strictement inconnu jusque-là, ce Sénégalais qui a vécu seize ans aux États-Unis a défrayé la chronique ces derniers mois en tenant des propos outranciers sur Macky Sall dans son blog vidéo.

Qualifié d’« insulteur de la Toile » et de « fou furieux du web », expulsé du pays de l’oncle Sam en août pour situation irrégulière, il a tenu, dès son retour sur le continent, des propos jugés sacrilèges sur le rapport à l’argent des confréries religieuses, ce qui lui a valu la mise à sac de son domicile par des talibés en colère.

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