Grand format Bénin : Erick-Christian Ahounou porte son regard sur les courbes africaines

Le photographe béninois Erick-Christian Ahounou multiplie les expositions cette année. Son credo : mettre en lumière les courbes des hommes et des femmes du continent.

Le photographe béninois Erick-Christian Ahounou. © JA

Le photographe béninois Erick-Christian Ahounou. © JA

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Publié le 2 février 2018 Lecture : 3 minutes.

Dans le quartier commercial de Ganhi à Cotonou, au Bénin, en février 2016. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique
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Grand Format – Vers un autre Bénin ?

Vie politique, économie, société,… Ce qui a changé depuis l’élection de Patrice Talon, en 2016. Ce qui va changer en 2018. Et ce qu’en pensent les Béninois.

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Au début du mois de juillet 2017, sur l’esplanade intérieure du stade de l’Amitié de Cotonou, ses photographies exposées sur le thème « Érotisme du regard » étaient l’une des curiosités de l’édition 2017 des Journées Médias Bénin. Du 8 au 20 mars 2018, ses clichés feront l’objet d’une exposition sur le corps féminin baptisée « Belle, ronde et fière », à Cotonou.

Et du 19 au 25 mars, il sera l’invité spécial du premier Festival africain de la photographie de nu à l’hôtel Eldorado. Depuis plus de vingt ans, Erick-Christian Ahounou fait le tour de l’Afrique et du monde avec ses photographies qui mettent en lumière les courbes des hommes et des femmes du continent.

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De Cotonou à Arles

Pour le photoreporter béninois de 55 ans, la passion de la photographie est née très tôt, sur les bancs de l’école, dans un pays où cette discipline est avant tout considérée comme un refuge pour élèves ratés. Mais le véritable déclic s’est produit en 1992 : le jeune homme né à Cotonou est invité à participer à sa première grande manifestation, à Arles, en France. La même année, il décide de se perfectionner davantage et de faire de sa passion son métier, pour la vie. En stage à Pertuis, dans un laboratoire de portraits du sud de la France, il se spécialise dans le traitement de la pellicule et du tirage papier.

Le nu est un genre photographique. Je pense que mes photos ne sont pas vulgaires

Il est ensuite recruté par l’Agence France Presse (AFP). Commence alors pour lui une aventure professionnelle qui le conduira de la Côte d’Ivoire (Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan) à la Finlande en passant par la France, le Mali (première édition des Rencontres africaines de la photographie à Bamako), la Mauritanie ou encore le Togo.

C’est en mai 1998 qu’il expose pour la première fois sa passion pour le nu artistique à la Médiathèque des diasporas de Cotonou. La société béninoise étant encore réputée conservatrice à cette époque, son audace est alors diversement interprétée.

Des nus pour élever l’esprit

Mais face aux critiques qui assimilent le nu des femmes photographiées à de la pornographie, sa ligne de défense n’a jamais varié. « Il faut que les gens sachent que le nu est un genre photographique, explique-t-il. Je pense que mes photos ne sont pas vulgaires, et c’est la raison pour laquelle je demande qu’on les regarde avec élévation d’esprit ».

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Ce sont ses modèles, pour la plupart amateurs, et avec lesquels il ne signe aucun contrat, qui témoignent le mieux de son art. « Tout de suite, j’ai été séduite par l’idée de poser pour lui, se souvient Angèle. Sans hésiter, il a organisé la séance de shooting un dimanche après-midi. Durant la séance, j’ai pris différentes postures. C’était très sportif, très sérieux et en même temps, drôle. »

En noir et blanc, en couleur, contrastes et délicatesse, il photographie au fil du temps des centaines de corps et de contours. Au nu artistique, il ajoute des accessoires de séduction sur le thème « Scarifications et tatouages du Bénin », tout aussi apprécié par le grand public.

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Erick-Christian Ahounou, en tant que photographe de presse, couvre l’actualité du Bénin et de la sous-région. En 2005, son travail de reporter a été consacré : il a reçu le premier prix du prestigieux Fujifilm African Press Photo Awards, dans la catégorie News.

Vivant aujourd’hui entre Cotonou et Dakar, il nourrit un nouveau projet : écrire des livres de poésie illustrés par ses plus célèbres photos pour immortaliser à jamais la beauté de la femme africaine.

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