Grand format Bénin – Agroalimentaire : le pari de l’anacarde

Pour se doter de filières à forte valeur ajoutée, le pays mise sur la noix de cajou. Avec des investissements massifs, comme ceux réalisés par Fludor, filiale du nigérian TGI.

L’usine de Fludor à Zogbodomey, inaugurée mi-2016 © Jacques Torregano pour JA

L’usine de Fludor à Zogbodomey, inaugurée mi-2016 © Jacques Torregano pour JA

Fiacre Vidjingninou

Publié le 2 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Dans le quartier commercial de Ganhi à Cotonou, au Bénin, en février 2016. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique
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Grand Format – Vers un autre Bénin ?

Vie politique, économie, société,… Ce qui a changé depuis l’élection de Patrice Talon, en 2016. Ce qui va changer en 2018. Et ce qu’en pensent les Béninois.

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C’est à Zogbodomey, dans le Zou, à 100 km au nord de Cotonou, qu’a été inaugurée fin juillet 2016 l’usine de décorticage d’anacarde de Fludor Bénin. Filiale locale du holding nigérian Tropical General Investment (TGI), le groupe est présent depuis plus de vingt ans au Bénin dans l’industrie des oléagineux à base de coton et de karité. Son nouveau petit bijou de la filière cajou a nécessité un investissement de 7 milliards de F CFA (plus de 10,67 millions d’euros), dont 3 milliards sur fonds propres.

La capacité de production de l’usine a déjà doublé entre 2016 et 2017, passant de 6 000 à 12 000 tonnes, et doit être portée à 18 000 t en 2018. Quant aux volumes décortiqués, s’ils n’atteignent pas encore cette capacité installée, ils sont déjà passés de 3 500 t en 2016 à 7 500 en 2017 et devraient s’élever à 15 000 t en 2018.

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L’usine mobilise 1 040 personnes, dont 870 femmes, en temps normal, et jusqu’à 1 350 personnes, dont 1 150 femmes, en période de pointe. Elle a déjà permis de stimuler la production nationale de cajou et de relever le défi de la transformation locale, deux objectifs prioritaires du Programme d’actions du gouvernement (PAG), qui veut faire de cette noix le deuxième produit d’exportation du pays après le coton.

Prix plancher

Les mesures prises par l’État en janvier 2017 visent à porter la production de cajou à 300 000 t d’ici à 2021, sachant que le Bénin est encore un poids plume de la filière. Il ne représentait que 8 % de la production ouest-africaine en 2016, soit 125 000 t, sur un volume régional de 1,7 million de t, loin derrière la Côte d’Ivoire (47 %) et la Guinée-Bissau (14 %). Puisqu’il fait partie des pays les moins avancés (PMA), le Bénin bénéficie de mesures de non-taxation à l’export vers certains pays de ses noix brutes de cajou (NBC), pour lesquelles la demande internationale est très forte. Cela les rend plus compétitives que celles d’autres concurrents tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria.

Toutefois, depuis avril 2017, pour que cette compétitivité ne porte pas préjudice à la transformation locale, l’État béninois a augmenté (de 10 F CFA à 50 F CFA/kg) les prélèvements en douane sur les exportations de NBC et en a par ailleurs interdit l’export par voie terrestre. Enfin, il a fixé le prix plancher d’achat au producteur à 500 F CFA/kg pour la campagne 2017 (contre 300 en 2016), un tarif plus motivant que les 440 F CFA/kg fixés, par exemple, en Côte d’Ivoire.

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