Mines : statu quo en vue pour 2018

Après une bonne année 2017, les prix des métaux devraient augmenter modérément.

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 1 février 2018 Lecture : 3 minutes.

Mark Bristow, patron de Randgold, sur la mine d’or de Gounkoto, au Mali, en novembre 2013. © s. dawson/Bloomberg via Getty Images
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Mines : quelles ambitions pour 2018 ?

Du premier producteur d’or d’Afrique francophone, Randgold, à Managem, qui se voit déjà en champion régional du cobalt, en passant par les cours mondiaux, tour d’horizon des grands enjeux miniers de 2018.

Sommaire

L’année 2017 aura été bonne pour les matières premières minières. Selon le rapport publié par la Banque mondiale en octobre, les cours des métaux ont bondi de 22 % à la fin de l’année. Mais les prix des métaux précieux n’ont progressé que de 1 % en moyenne sous l’effet d’une moindre demande en or due à la hausse en cours des taux d’intérêt américains.

C’est encore la Chine qui fait la pluie et le beau temps. Sa croissance a été plus robuste que prévu, et ses achats de métaux se sont fortement accrus en raison du ralentissement de sa production domestique, provoquée par la fermeture de ses usines les plus polluantes et les moins productives. Les métaux favorisés par cette appétence chinoise ont été le fer, le zinc et le nickel.

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À cause des incertitudes géopolitiques, les experts s’accordent sur la persistance d’une volatilité des cours dans les prochains mois. Et, dans l’ensemble, ils s’attendent à une année 2018 médiocre pour les produits miniers, en raison du ralentissement inéluctable de la conjoncture chinoise.

L’agence Standard & Poor’s estime que l’offre et la demande mondiales s’équilibrent. C’est pourquoi elle table sur « des prix moyens globalement plats pour la plupart des produits de base métalliques et miniers en 2018 et en 2019 ». « À l’exception du minerai de fer, les prix des métaux devraient augmenter modérément en 2018 », estime la Banque mondiale.

  • L’or toujours en demi-teinte

Le petit rebond de 2017 (+ 2 %) ne se confirmera pas en 2018. Tout concourt à faire reculer le cours du métal précieux : les moulinets de Trump font moins peur, il n’y a pas de guerre en vue avec la Corée du Nord, le prétendu État islamique est en déroute en Syrie comme en Irak, les taux d’intérêt américains sont en hausse. La Banque mondiale avance une baisse de 1 %. Ce qui ne réjouira pas l’Afrique du Sud, où les coûts de production sont en hausse et les investissements miniers en baisse.

  • La bonne dynamique du cuivre

Dépasser les 7 000 dollars la tonne (5 500 dollars début 2017) est à la portée du cuivre. En effet, beaucoup d’investisseurs partagent les prévisions de la China Nonferrous Metals Industry Association, qui s’attend à ce que la montée en puissance de la voiture électrique fasse progresser la demande de cuivre raffiné de 38 000 t aujourd’hui à 280 000 t en 2025. Un risque de pénurie se profilerait à l’horizon 2030. La Zambie et la RD Congo en profiteront dès 2018… si elles parviennent à fournir à leurs mineurs l’électricité dont ils ont besoin.

  • Le bauxite suscite l’appétit chinois
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La Guinée peut se frotter les mains ! L’appétit chinois pour la bauxite de qualité qui se raréfie dans l’empire du Milieu ne se démentira pas en 2018. Le géant américain Alcoa prédit même que la demande mondiale progressera de 8 % par an en moyenne d’ici à 2025. Passé de 1 700 dollars la tonne à un peu plus de 2 000 dollars en 2017, le prix de l’aluminium devrait poursuivre son ascension.

  • Le fer en quête de stabilité

On connaît l’adage financier « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ». Après une hausse de 85 % en 2016 pour cause d’une reprise de la demande chinoise, le fer a connu une année en dents de scie en 2017, frisant les 90 dollars la tonne pour terminer l’année aux alentours de 70 dollars. Malgré la forte teneur en fer des gisements guinéens, sud-africains, mauritaniens, libériens et sierra-léonais qu’affectionne la Chine, on prédit un calme plat pour 2018.

  • L’ascension du cobalt
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Ce sous-produit de l’extraction du cuivre est celui qui a le plus monté en 2017. « Son prix a doublé, à quelque 60 000 dollars la tonne, et cela explique les bons résultats de Glencore en RD Congo, pays qui détient un tiers des réserves mondiales », rapporte Philippe Chalmin, président de « Cyclope », la bible des matières premières. Son ascension est néanmoins suspendue au développement plus ou moins rapide de la voiture électrique, pour lequel le cobalt des batteries lithium-ion est indispensable.

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