Suisse-Afrique – Jean-Claude Bastos de Morais : l’homme qui valait des milliards
Cet entrepreneur suisso-angolais est le fondateur de l’African Innovation Foundation (AIF) créée en 2009, fondation qui soutient notamment l’entrepreneuriat local. Jean-Claude Bastos de Morais gère également une partie du fonds souverain angolais.
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La confédération entretient un lien particulier avec le précieux métal. Mais pas que. Ses entreprises jouent aussi un rôle non négligeable dans le secteur du cacao ou encore dans celui du pétrole.
Jean-Claude Bastos de Morais a la cinquantaine chic et décontractée. En digne descendant d’une lignée d’industriels suisses de l’horlogerie et de héros angolais de l’indépendance, l’entrepreneur né à Fribourg –où il a obtenu un master en gestion d’entreprise– est aussi passionné par les finances que par l’innovation, de préférence lorsqu’elles sont au service du développement socio-économique de l’Afrique.
Depuis 2012, il gère une partie des milliards du Fundo Soberano de Angola (FSDEA, le fonds souverain angolais), dont son ami José Filomeno dos Santos, le fils de l’ex-chef de l’État angolais, assurait la présidence avant d’en être limogé, début janvier, par le successeur de son père, le président João Lourenço.
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Mais pas de quoi inquiéter Jean-Claude Bastos de Morais, le FSDEA pesant moins de 50 % des 8 milliards de dollars gérés par Quantum Global Group (QG), qu’il a créé en 2007 à Zoug (à 30 km au sud de Zurich) et dont il est le directeur général.
Quantum, qui compte des bureaux en Suisse, en Angola et dans six autres pays du continent, regroupe des sociétés spécialisées dans l’assistance financière aux entreprises, la gestion d’actifs et de patrimoine privé, le conseil en investissement et en immobilier. L’Helvetico-Angolais est aussi directeur de Banco Kwanza Invest, la première banque d’investissement du pays lusophone, qu’il a fondée en 2008.
Innovation hybride
L’année suivante, pour soutenir encore plus activement l’entrepreneuriat local et les projets innovants dans les domaines de la gouvernance, de l’accès aux technologies et du développement social, il lançait l’African Innovation Foundation (AIF).
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Chaque année, celle-ci remet son Prix de l’innovation pour l’Afrique afin de récompenser « ceux qui voient dans le continent une opportunité à saisir et non pas un défi à relever », explique Jean-Claude Bastos de Morais. Comme lui-même a su si bien le faire.
Depuis deux ans, dans une ancienne savonnerie du plus grand quartier populaire de Luanda, il a installé La Fábrica de Sabão, le premier centre angolais d’innovation hybride, à mi-chemin entre le modèle classique, où l’innovation est protégée par la propriété intellectuelle, et le modèle « ouvert », où elle est partagée.
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