Dix choses à savoir sur Leila Zerrougui, représentante spéciale de la Monusco
Depuis le 31 janvier, cette Algérienne dirige la mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco). Tout sauf une sinécure.
• Atypique
Femme, africaine et musulmane : s’il est plutôt exceptionnel, ce profil n’est pas sans exemple au sein des Nations unies. L’ancienne ministre nigérienne Aïchatou Mindaoudou avait ainsi été nommée en mai 2013 à la tête de l’Onuci, la mission onusienne en Côte d’Ivoire.
• Créative
Elle connaît déjà les arcanes de la Monusco, pour en avoir été la représentante adjointe entre 2008 et 2012, aux côtés d’Alan Doss puis de Roger Meece. Pendant cette période, elle a encouragé la création de tribunaux itinérants et de prisons dans chaque province du pays.
• Libre
Elle est née en 1956 dans le nord-est de l’Algérie. Une région particulièrement conservatrice. « L’éducation a représenté pour moi un moyen de gagner ma liberté. Et je dois le reconnaître : mon père m’a beaucoup aidée à accomplir mes rêves. »
L’éducation a représenté pour moi un moyen de gagner ma liberté. Et je dois le reconnaître : mon père m’a beaucoup aidée à accomplir mes rêves
• Expérimentée
Que ce soit au Tibet en 2004 ou à Guantánamo en 2005, elle travaille à plusieurs reprises pour des missions sous l’égide onusienne. Après sa première expérience congolaise, elle devient en 2012 la représentante spéciale du secrétaire général, chargée du sort des enfants en temps de guerre.
• Juge
Diplômée en 1980 de l’École nationale d’administration d’Alger, elle devient juge pour mineurs. Et se retrouve confrontée à la misogynie du milieu judiciaire et à un code de la famille encore très rétrograde concernant les femmes. En 2000, elle est nommée à la Cour suprême.
• Battante
Aux Nations unies, elle lance en 2015 la campagne Children, Not Soldiers. Campagne qui s’est traduite par la signature en République démocratique du Congo d’une feuille de route destinée à mettre fin à l’enrôlement d’enfants lors de conflits armés.
• Démineuse
Manifestations réprimées dans le sang, tensions avec l’épiscopat, calendrier électoral incertain… Dès son entrée en fonction, elle devra renouer les fils du dialogue dans une RDC en pleine crise politique.
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• Cible
Elle devra aussi composer avec les critiques de Kinshasa, qui réclame une réduction substantielle des effectifs onusiens (le mandat de la Monusco arrive à son terme en mars, mais sera prolongé). Dernière attaque en date : celle du président Joseph Kabila, qui a jugé que la Monusco n’avait « éradiqué aucun groupe armé dans l’est » du pays.
• Poigne
Pour succéder au Nigérien Maman Sidikou, elle était en lice avec Abdoulaye Bathily. Ce vieux routier de la politique sénégalaise, qui a servi l’ONU au Mali et en Afrique centrale, a été écarté, car jugé « trop consensuel ».
• Apolitique
Malgré son parcours, elle est peu connue dans son pays d’origine. Elle n’a d’ailleurs jamais manifesté aucune opinion politique.
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