Aérien : David Neeleman veut faire décoller Aigle Azur

Avec l’arrivée de l’homme d’affaires David Neeleman, la compagnie devrait élargir son horizon au-delà de l’Algérie.

Un avion de la compagnie Aigle Azur (image d’illustration). © Aero Icarus/Flickr

Un avion de la compagnie Aigle Azur (image d’illustration). © Aero Icarus/Flickr

Rémy Darras © Francois Grivelet pour JA

Publié le 13 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Deux mois après le rachat par l’homme d’affaires David Neeleman des parts de Weaving Group (32 % du capital contrôlés par la famille Idjerouidène) dans Aigle Azur, tout indique que le nouvel actionnaire va œuvrer pour diversifier les revenus de la compagnie.

Début février, son PDG, nommé en septembre, Frantz Yvelin, va dévoiler à Paris la nouvelle stratégie validée par l’investisseur américano-brésilien, fondateur des success-stories low cost JetBlue aux États-Unis et Azul au Brésil, également propriétaire de TAP Air Portugal depuis 2015.

la suite après cette publicité

« Les synergies possibles entre TAP Air Portugal et Aigle Azur en Afrique ont été les éléments déclencheurs de son investissement », confie Frantz Yvelin.

Renforcer les lignes africaines

Comme l’indique la livraison prévue au second semestre de deux Airbus A330, c’est vers le long-courrier que se dirigera la deuxième compagnie hexagonale (deux millions de passagers en 2016). L’ouverture d’une ligne vers Moscou est déjà annoncée, mais il faudra aussi compter avec de nouvelles dessertes africaines, le renforcement des liaisons vers Bamako et Dakar, la relance de Paris-Conakry et peut-être l’ouverture d’une ligne vers la Tunisie, confiait Frantz Yvelin à JA en octobre.

De quoi contrebalancer la part de l’Algérie dans les activités d’Aigle Azur – elle représente 60 % de son chiffre d’affaires et de son trafic. Si c’est sur ce marché que le transporteur a construit son succès, en misant sur une clientèle « affinitaire » grâce à des dessertes entre villes de province françaises et algériennes, celui-ci constitue aussi un tourment permanent.

À Alger, on n’apprécie guère que la compagnie ait taillé des croupières au pavillon national. Frantz Yvelin s’y est rendu en décembre 2017 pour tenter de débloquer tout ou partie des 35 millions d’euros de recettes bloquées depuis 2013 par la Banque d’Algérie et qui n’ont cessé jusqu’ici de peser sur la trésorerie d’Aigle Azur.

la suite après cette publicité

Négocier avec le groupe chinois HNA

Reste à savoir si Neeleman saura réveiller son coactionnaire, le chinois HNA (48 % du capital), qui n’a pas investi un centime dans la société depuis son arrivée en 2012. Un comble pour un groupe qui a réalisé 50 milliards de dollars (40,2 milliards d’euros) d’investissements ces deux dernières années dans le monde, qui possède notamment Hilton, Deutsche Bank, Carlson Rezidor, Servair, détient 1 250 avions et a repris en 2016 Avolon, l’un des leaders du secteur de la location d’appareils.

En 2015, la famille Idjerouidène avait fait entrer l’entrepreneur franco-chinois Gérard Houa au tour de table d’Aigle Azur pour renouer le dialogue entre les deux parties, sans succès.

la suite après cette publicité

Un nouveau dynamisme

Mais l’entrepreneur brésilien tentera sans doute de tirer parti de son alliance avec HNA. Ne serait-ce qu’en utilisant la taille de leurs deux flottes réunies (1 500 appareils) pour négocier à la baisse les prix obtenus auprès des différents fournisseurs et banquiers d’Aigle Azur.

Un pouvoir supérieur à celui de compagnies comme Air France, selon certains spécialistes. Autre preuve du dynamisme impulsé par Neeleman, Aigle Azur a annoncé en novembre un partenariat avec Corsair sur leurs lignes africaines.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image