Transport maritime : à Dakar, l’émirati DP World fait valoir son bilan

En dix ans, le groupe est parvenu à multiplier par deux le volume traité par la plateforme. Un atout pour espérer décrocher la construction du futur port de Ndayane ?

Vue du terminal à conteneurs du Port autonome de Dakar, géré par DP World. © Sylvain Cherkaoui pour J.A.

Vue du terminal à conteneurs du Port autonome de Dakar, géré par DP World. © Sylvain Cherkaoui pour J.A.

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Publié le 21 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Le Doraleh Container Terminal de Djibouti a été créé de toutes pièces par DP World en 2008. © Vincent Fournier/Jeune Afrique
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Transport maritime : les ambitions déçues de DP World

Le géant émirati a été à l’avant-garde de la gestion moderne des terminaux portuaires sur le continent. Mais dix ans après son arrivée à Dakar, il semble avoir perdu sa boussole alors que les Européens et les Chinois mènent la danse.

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Voilà dix ans que DP World exploite le terminal à conteneurs du Port autonome de Dakar (PAD). Ce terminal était, auparavant, sous le contrôle du groupe français Bolloré. L’objectif de cette concession attribuée pour vingt-cinq ans était d’accroître la capacité d’accueil et la compétitivité de cette infrastructure vitale pour l’économie du pays. Avec un chiffre d’affaires de 45 milliards de F CFA (68 millions d’euros environ) en 2016, elle contribue pour 30 % au budget national et à environ 90 % des recettes douanières du pays, d’après les chiffres publiés en 2016 par l’agence de notation Wara.

Pour Alassane Diop, directeur général de DP World Dakar – détenu à 90 % par l’émirati DP World –, le bilan est largement positif. « Le volume traité est passé du simple au double, indique-t-il. De 237 000 conteneurs en 2008, nous sommes arrivés à 600 000 conteneurs en 2017. Avant 2007, nous étions à 15 mouvements à l’heure, contre 40 aujourd’hui. »

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Dakar, troisième port du littoral ouest-africain

Mêmes améliorations concernant le temps de service des camions dans le terminal, qui a été réduit à moins de trente minutes. L’opérateur affirme également assurer la manutention de 90 % (contre 15 % auparavant) des conteneurs transitant par Dakar, destinés à l’hinterland malien. Pour y parvenir, le concessionnaire n’a pas lésiné sur les investissements technologiques et humains, déboursant environ 125 milliards de F CFA entre 2008 et 2017.

L’an dernier, plus de 25 milliards de F CFA ont été consacrés à l’acquisition de nouveaux équipements. Résultat, dans le classement des ports du littoral ouest-africain, Dakar est troisième après ceux d’Abidjan et de Lagos. Restent quelques ombres au tableau. Nombre d’acteurs œuvrant à Dakar se plaignent notamment de l’occupation par DP World d’un carrefour stratégique dans l’enceinte portuaire, qu’ils jugent responsable pour partie d’une congestion du port au point d’obérer sa compétitivité.

Mais les opérateurs devront sans doute encore prendre leur mal en patience en attendant la réalisation du Port du futur, d’une capacité d’accueil de 1,5 million de conteneurs par an, à Ndayane, à 50 km au sud-est de la capitale. DP World n’entend pas manquer cette occasion et fait le forcing pour être le partenaire stratégique de l’État sur ce projet, estimé à 1 000 milliards de F CFA. Réponse dans les mois à venir.

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