La babouche de luxe venue du Maroc
La marque marocaine Zyne offre de nouvelles lettres de noblesse à la plus célèbre chaussure d’Afrique du Nord.
Le modèle Goldish est l’une des dernières créations de la marque Zyne. Cette paire a été réalisée par l’une des brodeuses de la coopérative Schéhérazade. En trois jours seulement ! L’artisane a dû s’atteler à l’agencement de 10 500 petits tubes cassés noirs, dorés et argentés sur du délicat satin de soie en vieux rose. « Nos créations sont uniques en leur genre, et ce parce qu’elles sont entièrement faites main. Ce modèle est parfaitement imparfait et d’une puissance inestimable », renseigne la créatrice. Le prix ? Cinq cent soixante euros quand même.
Histoire
Zyne est une marque de babouches de luxe, crée par Zyneb Britel et Laura Pujol, deux amies d’enfance qui ont grandi à Casablanca avant de partir étudier en France. La première intègre l’Esmod Paris, où elle s’initie au stylisme et au modélisme avant de décrocher des postes d’assistantes en stylisme soulier chez Dior et Sonia Rykiel. La deuxième étudie le marketing de luxe.
Forte de ses expériences, Zyneb Britel nourrit le projet de lancer une marque de chaussures avec pour objectif la mise en valeur du savoir-faire artisanal marocain (soit la broderie et le perlage faits main pour des finitions de luxe) combiné à de nouvelles techniques de fabrication. L’ensemble autour d’un objet qui peut sembler anodin au Maroc : la babouche, appelée localement belgha, qui fait office de pantoufle ou que l’on chine dans les souks du pays. Sa meilleure amie la rejoint dans cette aventure, et les deux complices font leur retour à Casablanca pour lancer Zyne (qui signifie « beauté », en arabe), en avril 2016.
Collections
Depuis sa naissance, Zyne a donné lieu à quatre collections qui, chacune, comprennent trois gammes différentes. La première, Sobryss, présente les modèles les moins chers (et les plus simples). L’accent est mis sur le travail autour de la matière : cuir ou passementerie en fil.
La deuxième, Medzo, fait la part belle au travail sur les perles. La dernière, FullUp, comprend les créations les plus sophistiquées avec mélange de sequins et autres fantaisies pour des chaussures étincelantes.
« L’idée est véritablement d’apporter un côté ludique à la babouche afin de la faire sortir du carcan traditionnel marocain, soutient Zyneb Britel. Les modèles Sobryss portent le nom de fusées, ceux de Medzo font référence aux étoiles et, enfin, les babouches FullUp représentent chacune une planète. »
Des semelles voyageuses
Les deux fondatrices de Zyne travaillent avec vingt artisanes de la coopérative Schéhérazade, basée à Casablanca. Au sein de leur atelier agrémenté d’un show-room et situé dans la capitale économique du royaume chérifien, elles travaillent également avec deux brodeuses et deux stagiaires.
« Notre clientèle marocaine est transgénérationnelle. Les femmes trouvent forcément leur bonheur selon la simplicité ou la sophistication de la chaussure. » Les prix s’échelonnent entre 200 et 600 euros. La marque est aussi présente au Moyen-Orient, à New York, à Hong Kong et à Shanghai. « Aujourd’hui, nous aimerions atteindre l’Europe », confient Britel et Pujol.
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