Style : Akim Sôul, dénicheur de tendances au Mali

À tout juste 25 ans, l’entrepreneur Akim Sôul est l’initiateur des Journées de la mode, parmi d’autres événements culturels de la capitale malienne.

Ibrahim Guindo au Comme chez soi, à Bamako. © Colin Delfosse pour ja

Ibrahim Guindo au Comme chez soi, à Bamako. © Colin Delfosse pour ja

KATIA TOURE_perso

Publié le 4 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

On pourrait le croire créateur ou mannequin tant son style vestimentaire est sophistiqué. Il n’est pourtant ni l’un ni l’autre. « Je suis dans l’événementiel. J’ai commencé par organiser des manifestations autour de la mode parce que c’est un domaine qui me passionne et, au Mali, un terrain en friche », dit-il en sirotant son jus de mangue sur la terrasse du Comme chez soi, à Bamako.

Aujourd’hui, le jeune homme est sur tous les fronts. Du 22 au 24 mars se dérouleront, dans la capitale malienne, les Journées de la mode, événement lancé par Mali Mode, l’association de ce bosseur et dénicheur de tendances hors pair. Au programme : des ateliers, des concours destinés aux jeunes créateurs, ainsi qu’une conférence organisée au restaurant La Gare de l’écrivain Birama Konaré. Pour la soirée de clôture, ce sera le défilé Mali Mode Show au BlonBa, l’espace culturel du dramaturge Alioune Ifra Ndiaye. Autant dire que le carnet d’adresses d’Akim Sôul est bien fourni : mannequins, stylistes, artistes, entrepreneurs…

Mes parents ont dû se résoudre à ce que je laisse tout tomber pour suivre mes envies

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Né à Gao d’un père douanier et d’une mère au foyer, Ibrahim Guindo, de son vrai nom, est un touche-à-tout qui veut faire de Bamako la plaque tournante de la mode et de la culture. Il aurait pourtant pu devenir ingénieur… « Mes parents ont dû se résoudre à ce que je laisse tout tomber pour suivre mes envies », confie-t-il. Détenteur d’un BTS obtenu à l’École nationale d’ingénierie, il s’imaginait à 20 ans en Ryan Seacrest malien, ce célèbre producteur américain de la chaîne people et lifestyle E !…

À l’époque, il épluche les grands magazines de mode, Vogue en tête. En 2011, il contacte l’entrepreneuse Tahara Touré, fondatrice du concours Top Model Mali. Elle finit par le solliciter comme juré pour la sélection de mannequins maliens qui participeront au Fima, au Niger, la même année. « On n’a rien sans rien », s’amuse Akim Sôul tandis que ses deux smartphones ne cessent de vibrer.

Un futur magnat des médias consacrés à la mode ?

Fort de cette expérience, il crée l’association Mali Mode avec quelques partenaires. « On voulait réunir les créateurs du pays, former des mannequins et monter des événements. » Il y aura le défilé Pagnes Folies à l’Institut français, en 2014, puis en 2015 avec une deuxième édition assortie d’une exposition photos à la galerie Médina d’Igo Diarra. « Akim fait partie de ces jeunes bouillonnants et créatifs de Bamako, juge ce dernier. Il fait bouger les lignes par sa fougue et sa fantaisie artistique. Il est le fer de lance d’une jeunesse décomplexée, capable de partir à la conquête de l’Afrique et du monde. »

De fait, Akim Sôul n’a pas froid aux yeux, et les projets fleurissent dans sa tête plutôt bien faite. Il est même sollicité dans la sous-région pour piloter le Marché des arts du spectacle africain en Côte d’Ivoire (Masa) ou le rendez-vous annuel Folie de mode, au Burkina Faso. « Je pense que ce qui a joué en ma faveur, c’est ma ténacité. Je suis toujours prêt à bosser dur. Je rêve d’être à la tête d’un grand groupe de médias et de lancer un magazine de lifestyle qui sortirait quatre fois par an. » Akim Sôul, futur magnat des médias consacrés à la mode ?

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