Guinée : le gouvernement mise sur le café et l’anacarde pour doper les revenus

Alpha Condé en a fait l’un de ses chantiers prioritaires : développer la culture de café et d’anacarde. L’objectif est à la fois social – développer un secteur à fort besoin de main-d’oeuvre – et économique – faire rentrer des devises dans les caisses de l’État.

En 2017, le pays a exporté 40	000 tonnes de noix de cajou brutes © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique

En 2017, le pays a exporté 40 000 tonnes de noix de cajou brutes © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique

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Publié le 14 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

Un chauffeur de taxi à Conakry, e,n 2014. © Youri Lenquête pour Jeune Afrique.
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La Guinée face au choc social

La croissance est forte et soutenue. Les revendications sociales le sont aussi en matière de pouvoir d’achat, d’accès aux services de base et, surtout, d’emploi des jeunes. Les Guinéens veulent du changement. Et ils le font savoir.

Sommaire

Depuis 2016, une double initiative présidentielle met l’accent sur deux cultures de rente : le café arabica (dans le Fouta et en Guinée forestière) et l’anacarde, alias noix de cajou (en Basse-Guinée et Haute-Guinée). L’objectif est évidemment de déployer deux filières qui permettent aux exploitants guinéens de vivre de leur production et à l’État de faire rentrer des devises.

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Derrière le Centre de recherche agronomique de Bareng, entre Timbi-Madina et Timbi-Tounni (préfecture de Pita), une vingtaine d’hommes et de femmes arrosent, désherbent et transplantent des pousses de café dans des pots placés sous des abris en bambou et couverts de paille.

Le chef de l’État a fait importer du Rwanda 1 tonne de semences d’arabica, confiées à l’Institut de recherche agronomique de Guinée, dont une petite partie sera cultivée, à titre pédagogique, à l’École nationale d’agriculture et d’élevage de Tolo (plus au sud, région de Mamou) et la quasi-totalité, sur la plaine de Bareng.

À partir de juin prochain, 3 millions de plants devraient être cédés aux paysans producteurs à des prix abordables

« Selon les prévisions, à partir de juin prochain, 3 millions de plants devraient être cédés aux paysans producteurs à des prix abordables », explique Minthé Camara, le coordonnateur du projet dans le Fouta-Djalon. Le rendement à l’hectare dépend de la variété. La Guinée en a importé trois : BM-139 ou Bourbon-Mayaguez (2 400 t/ha), Jackson-2 (2 500 t/ha) et Rab-C15 (3 000 t/ha).

Deux grands bassins

Alpha Condé veut également doper la production de noix de cajou, qui était d’environ 10 000 t/an jusqu’en 2015. L’objectif, à l’horizon 2020, est de disposer d’un verger d’anacardiers de 1 million d’hectares et de produire 60 000 t/an de noix.

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Selon l’Association guinéenne des exportateurs d’anacarde (Agexana, créée en 2015), après que leur exportation par la route avait été interdite, 40 000 tonnes de noix ont été exportées en 2017 par voie maritime (vers l’Inde et le Vietnam), contre 35 000 tonnes en 2016.

« Cette culture vise surtout, outre des zones périphériques du Fouta et de la Guinée forestière, deux grands bassins de production de Haute-Guinée et de Basse-Guinée », explique Aly Condé, directeur de l’Agence nationale de la promotion rurale et du conseil agricole (Anproca).

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Dans les préfectures de Boké, Fria, Dubréka, Boffa (Basse-Guinée), 204 000 hectares ont été plantés en 2016 et 175 000 autres en 2017. « Les populations locales sont les principaux acteurs de l’initiative. On leur apprend juste à travailler leurs terres et on les accompagne dans le choix des semences, la préparation du terrain et le suivi de l’évolution de la plantation », poursuit-il. Seul l’engrais est vendu, et à un prix subventionné.

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