Les nouvelles technologies, outil d’amélioration de la crédibilité des scrutins ?

Commissions, missions d’observation, biométrie, vote électronique… Tous ces outils déployés sur le continent doivent conduire à améliorer la fiabilité des scrutins.

Le président gambian Adama Barrow après son arrivée à l’aéroport de Banjul en Gambie, jeudi 26 janvier 2017. © Jerome Delay/AP/SIPA

Le président gambian Adama Barrow après son arrivée à l’aéroport de Banjul en Gambie, jeudi 26 janvier 2017. © Jerome Delay/AP/SIPA

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Publié le 15 mars 2018 Lecture : 1 minute.

Un bureau de vote pour les élections législatives du Mali à Gao, le 24 novembre 2013. (photo d’illustration) © Jerome Delay/AP/SIPA
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Élections : l’Afrique progresse-t-elle ?

Rien n’est encore parfait au sein de la plupart de processus électoraux africains. Mais caricaturer les élections africaines comme des élections fantoches serait aujourd’hui d’un autre âge. Car ces dernières progressent, gagnent en crédibilité et en indépendance.

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Il n’est pas si éloigné le temps de l’omniprésence des partis uniques, des scrutins arrangés et du bourrage des urnes institutionnalisé : vingt-cinq ans. N’en déplaise aux incurables pessimistes, qui s’imaginent les élections africaines vouées à la fraude pour l’éternité, la démocratie fait des progrès en Afrique. À en croire le centre de recherche Les Afriques dans le monde (Bordeaux), moins de la moitié des scrutins organisés en 2015 et 2016 peuvent être considérés comme honnêtes et équitables.

L’exemple de la Gambie est révélateur. Si Yahya Jammeh, le président sortant, a fini par contester sa défaite, qu’il avait dans un premier temps reconnue, le résultat du scrutin présidentiel n’en a pas moins stupéfié la communauté internationale, tant, depuis des lustres, toute incertitude électorale semblait bannie dans ce pays. L’alternance l’a finalement emporté sans heurt.

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Encadrement des processus électoraux

Plus récemment, au Liberia, une ex-star du foot a déjoué les pronostics et conquis la magistrature suprême face à un adversaire qui a admis sa défaite avant même l’annonce des résultats définitifs. Bref, le jeu démocratique en Afrique est de moins en moins biaisé. Tout n’est certes pas encore parfait, mais la plupart des observateurs interrogés dans le cadre de cette enquête choisissent de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.

À qui attribuer le mérite de cette évolution éminemment positive ? À la brusque conversion démocratique de la classe politique ? À la confiance contre toute attente retrouvée des citoyens dans leurs institutions ? Tout montre que les outils mis en place pour encadrer les processus électoraux – organismes de gestion des scrutins, missions d’observation, biométrie et/ou vote électronique – ont joué un rôle primordial.

Cibles d’attaques récurrentes – partialité, dysfonctionnements, ingérence étrangère, etc. –, lesdits instruments peuvent encore être améliorés. Mais ils demeurent à ce jour la meilleure protection contre le détournement éhonté de la volonté du peuple.

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