Crise du Golfe : comment les Émirats arabes unis influencent Riyad

Mohamed Ibn Zayed (MBZ), régent des Émirats arabes unis, fait figure de maître à penser du prince saoudien Mohamed Ibn Salman, dont il influence les décisions.

Le prince héritier émirati Mohammed Ben Zayed, à Abou Dhabi en 2012 (image d’illustration). © Chip Somodevilla/AP/SIPA

Le prince héritier émirati Mohammed Ben Zayed, à Abou Dhabi en 2012 (image d’illustration). © Chip Somodevilla/AP/SIPA

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 22 mars 2018 Lecture : 1 minute.

Tamin Ibn Hamad Al Thani (g.) et Mohammed Ibn Salman Al Saoud (d.). © Images SIPA / AP / Montage JA
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Crise du golfe : Qatar-Arabie saoudite, la guerre fraticide

Voisins, jeunes et wahhabites l’un et l’autre, ils auraient pu être complices. Mais, depuis neuf mois, le prince héritier saoudien, Mohamed Ibn Salman veut faire rendre gorge à l’émir du Qatar, Tamim Ibn Hamad Al Thani, coupable de ne pas se soumettre à ses diktats.

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Mohamed Ibn Zayed (MBZ), prince héritier et régent des Émirats arabes unis (EAU), c’est un peu le grand frère, celui qui a montré la voie à suivre à Mohamed Ibn Salman (MBS). De vingt-quatre ans son aîné, MBZ a parachevé l’œuvre de modernisation autocratique et ultralibérale des EAU lancée par son père dans les années 1990, une entreprise très similaire aux projets politiques, sociaux et économiques que met aujourd’hui en œuvre le Saoudien.

C’est d’ailleurs le même cabinet de conseil, McKinsey, qui est le principal maître d’œuvre de la Vision 2030 saoudienne après avoir élaboré la Vision 2021 émiratie. Sur le champ diplomatico-militaire, MBZ serait l’inspirateur de deux aventures dans lesquelles s’est embarqué MBS : la guerre au Yémen et le blocus du Qatar.

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Dans cette dernière affaire, preuve a été faite que le piratage à l’origine de la crise a été effectué depuis les EAU. « L’agressivité anti-Qatar vient davantage d’Abou Dhabi, bien que Riyad y trouve son intérêt. L’obsession anti-Frères musulmans est plus émiratie que saoudienne. Le schéma a été inverse quand MBS a voulu “démissionner” le Premier ministre libanais. Les Émiratis ont alors tenté de calmer les Saoudiens », analyse le politologue Joseph Bahout.

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