Style : #BlackGirlMagic au bout du crayon
Qu’elles utilisent crayon, pinceau ou stylet d’ordinateur, ces illustratrices célèbrent la femme noire à travers le dessin de mode. Chacune sa griffe, chacune son trait !
Mais qui est donc le créateur d’Eeni ? Il ou elle préfère garder l’anonymat. « Mon intention était de créer un personnage auquel les femmes puissent s’identifier, et cela est plus facile quand l’artiste est invisible, nous confie-t-on. Les aventures d’Eeni sont celles que vivent les femmes noires à travers le monde. Je tenais à ce qu’elles puissent s’identifier à une image qui reflète leur beauté, leur créativité et leur positivité. »
Cette héroïne noire ultra-lookée est suivie depuis 2016 par plus de 14 000 personnes sur Instagram, et un site web raconte son quotidien : semaines de la mode dans moult capitales, tapis rouge d’événements mondains, coups de cœur fashion, cosmétiques, séances de yoga ou encore escapades touristiques – de Bali à Tokyo.
« Je suis une fashionista fictive, éclectique dans l’âme, dont les valises sont toujours prêtes. J’adore la mode, le voyage et surtout, je suis pleine d’ondes positives, alors n’hésitez pas à m’accompagner dans mes voyages glamour à travers le monde », se présente-t-elle sur son site. Lequel propose également à la vente des produits à son effigie, comme des coques pour smartphones.
Nicholle Kobi, le chic cosmopolite
Crayons de couleur, aquarelle et palette graphique… Voilà les armes de Nicholle Kobi pour se jouer des représentations entourant les femmes branchées qui arpentent, de leurs escarpins griffés, les rues des grandes villes. Dans l’univers de la dessinatrice de 37 ans, ces femmes sont noires, sûres d’elles et incarnent le chic quel que soit leur style vestimentaire (toujours très recherché) et leur morphologie.
« Dans mes dessins, je m’attache à représenter la femme qui n’a pas encore de place dans l’imagerie populaire alors qu’elle existe dans toutes les métropoles d’Europe, d’Amérique ou d’Afrique. » Son leitmotiv : mettre en avant la « Carrie Bradshaw noire » (d’après l’héroïne de la série culte Sex and the City), qui véhiculerait le credo black girl magic (« magie de la femme noire »).
« Au même titre que black is beautiful, c’est une affirmation mais aussi une façon de vivre. La femme noire est profondément inspirante. » L’œuvre de Nicholle Kobi, initialement postée sur les réseaux sociaux, est désormais reconnue à l’international. En témoignent le succès de ses tournées dénommées « Black Woman Art Series » dans plusieurs grandes villes, de Sao Paulo à New York, ainsi que l’emploi ou la mention de ses dessins dans de grands magazines de mode.
Aujourd’hui, cette Parisienne originaire de RD Congo est à la tête d’une véritable entreprise à son nom. Ses illustrations sont déclinées sur divers produits dérivés, du tee-shirt au mug en passant par le tote bag.
Adesola Lasisi, la mode comme gage de puissance
La Nigériane Adesola Lasisi est une passionnée de mode qui dessine depuis 2013. Ses silhouettes stylisées sont très souvent agrémentées d’accessoires en tout genre, de la paire de lunettes dernier cri au sac à main de luxe. « Ces personnages sont mes alter ego. J’adore la mode, mais je suis quelqu’un d’introverti. C’est pour cela que j’ai eu envie de dessiner des femmes branchées, qui portent les vêtements que je n’ose pas mettre. »
Pour ses dessins, la jeune femme de 28 ans utilise des marqueurs, mais fait aussi appel à des outils numériques. « La mode me permet de représenter des femmes audacieuses, fortes et confiantes. Je les appelle des boss ladies. » Adesola Lasisi a illustré des couvertures d’ouvrages et des campagnes publicitaires. Sur son site web, elle propose aussi de véritables croquis de mode et des personnages cartoonesques.
Massira Keita, l’élégance du wax
Massira Keita, dessinatrice et peintre, rêvait de devenir styliste. Aujourd’hui, cette jeune femme de 29 ans, surtout reconnue pour ses silhouettes de femmes noires sans visage dont les vêtements mettent le wax à l’honneur, va bientôt réaliser sa toute première collection.
C’est en 2011 que la dessinatrice française d’origine ivoirienne a choisi de poser le crayon pour se tourner vers le dessin numérique. « L’idée était de mettre en avant la femme noire dans sa façon de porter le wax avec élégance et modernité. »
Aujourd’hui, ses dessins assurent son succès sur les réseaux sociaux, où tout a commencé il y a quelques années. Sur Instagram, elle est suivie par près de 10 000 personnes. En janvier 2017, elle a décidé de monter sa propre structure pour accompagner ce qui est devenu sa marque et mettre en place sa boutique en ligne. Coussins, housses d’ordinateur, pulls, etc. « Aujourd’hui, j’ai envie que mes dessins prennent vie et je considère que le wax est un tissu universel », dit-elle.
Peniel Enchill, une Africaine dans tous ses états
Ghanéenne de naissance et britannique d’adoption, Peniel Enchill s’attache à célébrer son héritage ouest-africain. Ses dessins font souvent la part belle aux femmes plantureuses habillées de tenues agrémentées de tissu africain. En plus de ses illustrations de mode, elle met en scène ses personnages dans la vie quotidienne et, très souvent, en couple – rendez-vous galants ou mariages. L’an dernier, elle a d’ailleurs collaboré avec une auteure nigériane pour l’illustration d’un ouvrage sur le mariage vu par les demoiselles d’honneur.
C’est en juin 2015 que la jeune femme d’à peine 24 ans a eu droit à sa toute première exposition à Accra. Depuis 2016, elle est à la tête de sa propre marque, Paper Penie, qui propose des cartes de vœux mais aussi des calendriers ou des posters. Elle planche également sur l’ouverture de sa propre boutique.
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