Gabon : Solar Box sort de sa boîte

Deux ans après sa création, la PME spécialisée dans les cubes solaires prend son envol. Sa technologie et ses offres ont fait mouche. Les abonnements se multiplient.

Cube photovoltaïque et onduleurs-batterie, avec radio, sorties 220 V et USB intégrées © Sanpi

Cube photovoltaïque et onduleurs-batterie, avec radio, sorties 220 V et USB intégrées © Sanpi

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Publié le 4 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

Le centre ville de Libreville (Gabon), le 22 août 2013 © David Ignaszewski pour Jeune Afrique
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Le Gabon d’après

Depuis 2016, entre la contestation des résultats de la présidentielle et la croissance atone, le climat était pesant. Enfin la relance s’amorce, et une partie de l’opposition accepte de dialoguer avant les législatives. Assez pour reprendre confiance ?

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Cette année va marquer un tournant pour Solar Box. Alors que la start-up gabonaise comptait une soixantaine de clients début 2018, elle compte atteindre les 150 abonnés (particuliers et entreprises) d’ici à quelques semaines. Son objectif : passer la barre des 200 clients, ce qui lui permettra de faire face à ses charges.

« Nous allons surtout investir pour augmenter notre stock de matériel afin de pouvoir produire plus de kits et d’élargir notre clientèle », explique Aubin Ngoua, fondateur et administrateur de l’entreprise. Ingénieur diplômé en génie électrique de l’École polytechnique d’Agadir (Maroc), c’est lui qui a conçu, développé et breveté la technologie des cubes solaires.

En utilisant la réfraction de la lumière, ses kits produisent trois plus d’électricité que des panneaux photovoltaïques classiques

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Les panneaux solaires conventionnels, disposés de manière plane, ont l’inconvénient de ne pas pouvoir capter en permanence les rayons du soleil, en perpétuel mouvement.

En concevant des panneaux sous la forme de cubes solaires utilisant la réfraction de la lumière et agissant comme une parabole, Aubin Ngoua a résolu ce problème. Le dispositif a aussi l’avantage de produire trois fois plus d’énergie qu’un panneau photovoltaïque classique, grâce au pouvoir réfléchissant des rayons ricochant sur les parois.

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Dès sa création, en 2016, la start-up s’est distinguée en décrochant le deuxième prix au concours Startupper de l’année, organisé par Total-Gabon, qui lui a rapporté 12 millions de F CFA (environ 18 300 euros), de quoi importer les matériaux et composants nécessaires depuis la Chine pour fabriquer ses premiers kits.

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Ampoules antidélestages

Les cubes Solar Box (50, 100 et Premium) sont utilisés comme source d’énergie principale ou en appoint pour remplacer les groupes électrogènes, plus chers et plus polluants. Avec les différents développements conçus par la start-up, les utilisateurs peuvent aussi bénéficier, dans un seul boîtier, d’options telles que la radio, des ampoules LED antidélestages (de 7 ou 9 W) ou encore des sorties USB et des prises 220 V pour, par exemple, brancher une télévision et un ventilateur.

80 % de la clientèle actuelle de la société se situe dans les zones rurales

Comme Aubin Ngoua l’avait prévu et voulu, 80 % de la clientèle actuelle de la société se situe dans les zones rurales. Et, alors que ses concurrents locaux font le choix de la vente, la PME mise surtout sur la location mensuelle (avec versement préalable d’une caution), la maintenance et la commercialisation d’options.

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« Nous devons accompagner le client en permanence, dans la mesure où cette technologie est nouvelle pour lui, et cela nous permet aussi de le conserver à long terme », argumente Aubin Ngoua. Pour cela, il travaille en partenariat avec un réseau d’électriciens, payés à la tâche, qui assurent la maintenance et le recouvrement, ce qui permet à l’entreprise d’être présente et réactive sur tout le territoire gabonais.

La PME compte porter son chiffre d’affaires à 60 millions de F CFA en 2018 contre 45 millions en 2017

La PME, qui emploie en outre huit personnes, compte porter son chiffre d’affaires à 60 millions de F CFA en 2018, contre 45 millions en 2017. Et, d’ici à 2020 au plus tard, Aubin Ngoua prévoit de s’attaquer aux marchés camerounais, burkinabè et sénégalais, puisque, comme il se plaît à le rappeler : « Le soleil brille partout en Afrique ! » C.Q.F.D.

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