Mode : Kabila, Soro… Ce que leur barbe révèle d’eux

Sagesse, pouvoir, virilité… Certains hommes politiques arborent une barbe pour des raisons allant bien au-delà du simple phénomène. Tour d’horizon.

Joseph Kabila, président de la RDC, à Kinshasa, le 29 juin 2010. © Dirk Waem/AP/SIPA

Joseph Kabila, président de la RDC, à Kinshasa, le 29 juin 2010. © Dirk Waem/AP/SIPA

leo_pajon

Publié le 29 mars 2018 Lecture : 1 minute.

« Il la portait à l’université lorsqu’il était déjà politiquement engagé dans les combats étudiants, remarque l’un de ses conseillers. Quand il était Premier ministre, au sommet de sa carrière, son menton était bien lisse, puis il s’est remis à la porter à la suite de ses ennuis avec la justice. Pour moi, c’est dans l’adversité qu’il laisse pousser. »

Guillaume Soro à Abidjan en décembre 2010. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

Guillaume Soro à Abidjan en décembre 2010. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

Affirmation de la virilité (la production de testostérone est de fait en lien étroit avec sa croissance), la barbe peut manifester une envie de combattre ou d’affirmer sa force.

  • La barbe de sagesse de Kabila
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Il s’est laissé pousser la moustache, l’a coupée, se l’est à nouveau laissé pousser… Mais depuis que des poils blancs viennent lui éclaircir le menton, Joseph Kabila a choisi de conserver un bouc neigeux. Pourquoi ? Sans doute parce que depuis l’Antiquité grecque, la barbe est synonyme de sagesse et d’expérience. Les grands philosophes de l’époque (Platon, Socrate, Aristote) sont tous représentés avec cet attribut.

Joseph Kabila, lors de la 72ème assemblée générale de l'ONU à New-York, le 23 septembre 2017. © Craig Ruttle/AP/SIPA

Joseph Kabila, lors de la 72ème assemblée générale de l'ONU à New-York, le 23 septembre 2017. © Craig Ruttle/AP/SIPA

La barbe répond aussi au mot en lingala scandé par les militants du parti présidentiel « wumela », qui signifie « longue vie ». Mais cette barbiche, qui rappelle également sa longévité au pouvoir, est peut-être aussi une maladresse politique.

  • La barbe cool de M6

L’hebdomadaire marocain Telquel rappelait dans un article de mars 2017 que le poil royal divise… La barbe de trois nuits type jet-setteur insouciant est condamnée par certains, quand d’autres y voient un rapprochement du ould chaâb (« fils du peuple ») avec les jeunes Marocains urbains, également séduits par une pilosité plus abondante.

Peut-être qu’un conflit plus intime se joue sur le menton du roi : Hassan II lui aurait interdit, jeune homme, de se laisser pousser la barbe… Est-ce là une façon de se détacher de l’héritage paternel ?

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