Dix choses à savoir sur Sidiki Kaba, ministre sénégalais des Affaires étrangères

Figure de la défense des droits de l’homme sur le continent, le ministre des Affaires étrangères est, à 67 ans, un pilier du gouvernement sénégalais.

Sidiki Kaba à la Cour pénale internationale (CPI), le jour de la cérémonie qui accueille le Salvador comme 124ème État au sein du statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, à La Haye (Pays-Bas) le 2 juin 2016 © ICC-CPI

Sidiki Kaba à la Cour pénale internationale (CPI), le jour de la cérémonie qui accueille le Salvador comme 124ème État au sein du statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, à La Haye (Pays-Bas) le 2 juin 2016 © ICC-CPI

Publié le 6 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

• Humaniste

Dès le début de sa carrière d’avocat, ce spécialiste du droit des affaires privilégie la défense des droits de l’homme. Il milite dans des ONG (Amnesty, ONDH). Il est le premier Africain nommé à la tête de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), en 2001.

• Multicarte

Il a défendu les victimes de Hissène Habré, l’ancien président tchadien, ainsi que des opposants burkinabè dans l’affaire Norbert Zongo. Il a également été l’avocat de plusieurs responsables politiques (Alassane Ouattara, Alpha Condé ou Idrissa Seck, l’ex-Premier ministre sénégalais).

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• Combattant

Campagne contre l’excision et les violences faites aux femmes, protection de la liberté de la presse, lutte pour l’abolition de la peine de mort et contre la répression qui frappe les homosexuels… Il a été à la pointe de tous les combats sensibles sur le continent.

• Changeant

Lorsqu’il a été nommé ministre de la Justice, en septembre 2013, il était la veille encore l’avocat d’Ibrahim Aboukhalil (alias Bibo Bourgi), un homme d’affaires que la justice sénégalaise considère comme le principal complice de Karim Wade…

>>> À LIRE – Affaire Karim Wade : arbitrages défavorables pour Bibo Bourgi

• Pénaliste

De 2014 à 2017, il préside l’Assemblée des États parties à la Cour pénale internationale. Un mandat qui coïncide avec la fronde de plusieurs pays africains, qui accusent la CPI de néocolonialisme.

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• Négociateur

La situation explosive dans la prison de Rebeuss, en septembre 2016, l’oblige à rentrer précipitamment d’un voyage à New York. Lors d’une rencontre avec les détenus, le ministre promet de remédier à la surpopulation carcérale.

• Fâché avec les chiffres ?

En juin 2016, il avait annoncé que l’État sénégalais avait recouvré au moins 50 milliards de F CFA au titre de « la reddition des comptes et de la bonne gouvernance ». Mais, après vérification, il est apparu que la majeure partie de cette somme ne devait rien au succès de la lutte contre les Biens mal acquis.

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>>> À LIRE – Sénégal : enquête sur le bilan controversé de la traque aux biens mal acquis

• « Dougoutigui »

Natif de Tambacounda, il a fait de cette ville du Sénégal oriental son fief électoral. Tête de liste lors des législatives de 2017, « Dougoutigui » (« le chef du terroir », en bambara) a recueilli 55,5 % des suffrages.

• Indigné

Nommé ministre des Affaires étrangères en septembre 2017, il qualifie de crime contre l’humanité le scandale des migrants réduits en esclavage en Libye. À l’Assemblée nationale, il rappelle que « le Sénégal n’a pas attendu la vidéo de CNN pour réagir », en rapatriant ses ressortissants.

• Diplomate

Quarante-sept ans après le président Senghor, il s’est rendu en Israël fin mars. Une visite « historique », qui intervient un an après que Dakar a voté une résolution onusienne condamnant la colonisation israélienne, ce qui avait provoqué une brouille entre les deux pays.

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