Richard Bona ouvre le Nubia à Paris

L’infatigable bassiste veut remettre de la « joie musicale » dans l’Ouest parisien avec un projet ambitieux ouvert aux grands noms comme aux jeunes talents.

Richard Bona au Festival des nuits de la guitare, en Corse, en 2010. © SADAKA EDMOND/SIPA

Richard Bona au Festival des nuits de la guitare, en Corse, en 2010. © SADAKA EDMOND/SIPA

leo_pajon

Publié le 13 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

Chercher le nouveau lieu de Richard Bona s’apparente un peu à une chasse au trésor. Il faut d’abord suivre la Seine vers l’ouest de Paris, puis traverser un pont pour partir à l’abordage de l’île Seguin. Là, on doit longer l’édifice futuriste en forme de vaisseau de la Seine musicale avant de débusquer le Nubia, club-restaurant niché sous l’énorme boule de bois et de verre du bâtiment.

Un espace qui abrite trois pépites : une longue terrasse comme posée sur l’eau pouvant accueillir une centaine de privilégiés, un restaurant de 40 couverts un peu onéreux (24 euros le tajine d’agneau), une salle de concerts de 140 places bénéficiant d’un équipement de pointe, le tout très éloigné des hauts buildings de Boulogne-Billancourt. « Ici, on ne risque pas d’être gêné par le voisinage », s’amuse Julienne Penda, la sœur de Richard Bona, qui gérera le lieu lors des absences du bassiste d’origine camerounaise.

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Et elles seront nombreuses. Toujours entre deux concerts, Richard Bona cogère déjà un autre club, le Bonafide, ouvert en septembre 2015 à New York, sur la 52e rue, truffée de clubs de jazz à la fin des années 1940. Séparées par un océan, les deux adresses présentent presque le même décor : murs pastel, parquet, tables en enfilade (et un peu tassées), imposant rideau rouge pailleté en arrière-fond. Mais surtout, une scène remarquable. Pas moins de 50 m2 pour le lieu parisien.

« C’est un luxe, alors que l’on est souvent réduits à Paris à jouer agglutinés les uns contre les autres dans des salles en sous-sol », confie Manu Katché entre deux cigarettes sur la terrasse. Le batteur, premier musicien invité à fouler la scène du Nubia pour son inauguration, le 15 mars dernier, ne tarit pas d’éloges : « Ici, il y a de vraies loges, une vraie scène avec un piano à queue, un son exceptionnel. Ce sera un tremplin pour les nouvelles générations, tous styles confondus ! »

Retour à l’essentiel

Même si Richard Bona a misé sur de grands noms pour les premiers concerts (les pianistes Éric Legnini et Jacky Terrasson, la chanteuse China Moses), de jeunes musiciens sont déjà de la partie. « Il y a un fossé qui s’est creusé. Les lieux connus ne prennent que des gens connus, mon club est ouvert à tous du moment qu’ils proposent des concerts de qualité ! » s’exclame Richard Bona.

L’homme d’affaires, qui a investi 700 000 euros dans le Nubia, fait montre d’une confiance aveugle dans la réussite de son projet. « Quand je fais un lieu comme celui-ci, je ne fais pas juste un club, je fais le meilleur club de la ville, assure-t-il crânement. Le slogan “le retour à l’essentiel” pose les choses. Chez moi, on est assuré de manger sainement et d’écouter de la bonne musique. De toute façon, je ne perds jamais, quand je commence un truc, ça fonctionne. »

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D’ailleurs Richard Bona est déjà sur la création d’un nouvel espace, cette fois à Maputo, capitale du Mozambique, pays qu’il juge « suffisamment prospère et stable » pour y entreprendre. Ouverture prévue dans l’année.

Club Nubia, au pied de l’auditorium de la Seine musicale, île Seguin. Compter 35 euros pour un concert du soir. 

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