Maroc : à Tanger, « nous allons enclencher les mêmes dynamiques qu’à Casa »

Lamiae Benmakhlouf, directrice générale de la société de gestion du Technopark de Tanger, expose à Jeune Afrique les projets en cours, l’avancement des chantiers déjà lancés et les perspectives d’avenir dans le domaine de l’innovation à Tanger.

Lamiae Benmakhlouf, directrice générale de la société de gestion du Technopark de Tanger © DR

Lamiae Benmakhlouf, directrice générale de la société de gestion du Technopark de Tanger © DR

fahhd iraqi

Publié le 15 avril 2018 Lecture : 3 minutes.

L’avenue Mohammed-VI, à Tanger, le long de la baie tangéroise. © Dubois/Andia.fr
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Sommaire

Le Technopark est le modèle d’incubateur d’entreprises le plus réussi au Maroc. Après un large succès à Casablanca et à Rabat, sa société de gestion, Moroccan Information Technopark Company (MITC), a ouvert une troisième antenne dans le centre-ville de Tanger, qui héberge 50 compagnies innovantes dans les technologies de l’information et de la communication, de l’économie verte et des industries créatives.

Cet incubateur, Lamiae Benmakhlouf le connaît comme sa poche. La « marraine des start-up marocaines » a en effet intégré la MITC en 2002, quelques mois après l’ouverture du Technopark de Casablanca, et y a gravi tous les échelons, tour à tour directrice administrative et financière, de l’opérationnel, et directrice générale adjointe en 2011 aux côtés d’Omar Balafrej, qu’elle a remplacé fin 2016. Elle a donc piloté les premières implantations régionales du Technopark, à Rabat en 2012 et, depuis 2015, à Tanger.

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Jeune Afrique : Deux ans après sa création, le bilan du Technopark de Tanger est-il satisfaisant ?

Lamiae Benmakhlouf : Il faut le relativiser, car nous avons décidé de relever le défi de rendre opérationnel ce troisième incubateur, alors qu’une bonne partie des 6 500 m2 désormais exploités dans notre bâtiment était encore en chantier. C’est d’ailleurs depuis la livraison de la deuxième tranche, il y a six mois, que nous sommes passés d’une vingtaine d’entreprises à cinquante.

Il nous reste encore 3 000 m2 à récupérer pour exploiter pleinement notre potentiel d’accueil, de 90 à 100 sociétés. Nous avons besoin de cette masse critique pour enclencher les mêmes dynamiques et synergies que celles qui existent à Casa.

Travaillent-elles avec les grands opérateurs, notamment ceux installés dans la zone franche ?

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À ma connaissance, ce n’est pas encore le cas. Mais nous ne ménageons aucun effort pour que cela se développe. En tant que facilitateur, le Technopark invite régulièrement l’association des sociétés de la zone de Tanger ou les chambres de commerce européennes pour les mettre en relation avec les compagnies qu’il héberge.

Ce troisième parc a-t‑il pu tirer profit de l’expérience de ceux de Casablanca et de Rabat ?

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Quand nous avons lancé la duplication régionale à Rabat, en 2012, nous disposions déjà de process fonctionnels et efficaces à Casablanca. Nous n’avons jamais cessé de les perfectionner, tout en créant une synergie et des collaborations avec les antennes de Rabat et de Tanger, qui disposent d’une équipe spécialisée dans le service client. Les fonctions de support comme les finances ou les achats restent, en revanche, centralisées à Casablanca.

Le modèle peut-il être dupliqué dans d’autres pays africains ?

Évidemment, d’autant que l’expansion du Technopark sur le continent constitue l’un des axes stratégiques de notre feuille de route 2017-2021. Nous sommes en train de mener notre première expérience du genre en Côte d’Ivoire. Il y a un an, une convention a été signée, en présence du roi Mohammed VI, portant sur un partage d’expérience et d’accompagnement pour le démarrage du Technopark d’Abidjan.

Ce dernier sera exploité par la partie ivoirienne, à laquelle nous apporterons notre expérience concernant les modalités de gestion, les instances de gouvernance et le montage juridique du projet. Nous espérons qu’il sera mis en place d’ici à la fin de l’année.

Comment les PME contribuent-elles au développement régional ?

« Environ 80% d’entre elles sont actives dans le TIC, les autres dans les technologies vertes ou les industries culturelles. Elles emploient 180 salariés, âgés de 30 ans en moyenne, et la plupart proposent des solutions à des besoins locaux, pour des hôpitaux de la région, des établissements scolaires, ect. C’est ce genre de dynamique que nous voulons développer. »

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