Sindika Dokolo face aux déboires familiaux des Dos Santos en Angola

En quittant le pouvoir, le président angolais José Eduardo dos Santos a laissé sa famille sans protection. Ses enfants, Isabel et José Filomeno, ont été les premiers à en faire les frais.

A 45 ans, l’Angolaise Isabel dos Santos est devenu le symbole des dérives de l’ancien pouvoir. © Daniel Rodgrigues/Bloomberg via Getty Images

A 45 ans, l’Angolaise Isabel dos Santos est devenu le symbole des dérives de l’ancien pouvoir. © Daniel Rodgrigues/Bloomberg via Getty Images

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 23 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

Depuis le départ de José Eduardo dos Santos de la présidence angolaise, sa famille a connu des déconvenues en cascade. Sa fille, Isabel (épouse de Sindika Dokolo) a perdu la tête de la Sonangol, et une enquête est en cours sur sa gestion de l’entreprise. À ce sujet, Dokolo concède juste que « la surexposition de certaines personnes proches du pouvoir a créé des jalousies ». Le fils, José Filomeno, a été limogé de la direction du fonds souverain angolais et inculpé pour « fraude, détournement de fonds, trafic d’influence, blanchiment d’argent et association criminelle », avec interdiction de quitter le territoire.

Pour autant, Sindika Dokolo, qui continue de voyager, y compris en Angola, se veut serein. « Mon beau-frère s’est mis tout de suite à la disposition de la justice, attitude que je salue, souligne-t-il. Le pouvoir veut affirmer son autorité. C’est important. Mais si l’on devait vraiment juger les quatre dernières décennies, un nombre beaucoup plus élevé de personnes seraient éclaboussées. En tout cas, la marge de manœuvre [du président João Lourenço] reste limitée, car le pays dispose d’institutions fortes. La justice va faire son travail, je lui fais confiance. »

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« Plan social » chez le bijoutier De Grisogono

Dokolo affirme ne pas être lui-même inquiété à ce stade. Mais la Société publique angolaise de commercialisation des diamants (Sodiam) a annoncé son retrait du capital du joaillier suisse De Grisogono, dont Dokolo est actionnaire. Oublié, donc, ce projet cher à Dokolo d’un partenariat public-privé qui aurait permis à l’Angola de maîtriser toute la chaîne de la précieuse pierre, de son extraction à sa commercialisation. « Il y a une nouvelle vision, constate-t-il. Mais il ne suffit pas de faire une déclaration publique pour se libérer de ses obligations contractuelles. » Dokolo annonce toutefois un « plan social » chez le bijoutier, à Genève.

Et l’ex-président dans tout ça ? D’après son gendre, il garde la forme, joue au basket, s’occupe de sa ferme et prend les événements avec philosophie. « Ce changement, c’est lui qui l’a voulu. Je ne sais pas s’il l’avait anticipé de cette manière. Mais il a des nerfs d’acier et le sens de la dignité. »

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