Burkina Faso : l’horizon européen du semencier Nafaso

Après avoir conquis les marchés ouest-africains, cette société spécialiste des semences améliorées met le cap sur le Vieux Continent. Première étape : un accord avec l’italien PlanBio.

Abdoulaye Sawadogo, directeur de Nafaso, dans un de ses champs de riz pluvial. © DR

Abdoulaye Sawadogo, directeur de Nafaso, dans un de ses champs de riz pluvial. © DR

Publié le 9 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso, le 3 septembre 2015 à Paris. © Vincent Fournier/Jeune Afrique
Issu du dossier

Burkina Faso : sur tous les fronts

Alors que le pays semble avoir digéré sa révolution, le président Kaboré dispose encore de deux ans pour accélérer le rythme des réformes économiques et tenter de mettre un terme à la menace terroriste.

Sommaire

Si la société Nafaso reste installée à Bobo-Dioulasso depuis sa création, en 2008, elle n’a pas tardé à s’étendre au-delà des frontières burkinabè. Dans un marché sous-régional largement dominé par l’utilisation de semences traditionnelles, cette PME familiale experte dans la production de semences améliorées – qui permettent d’augmenter les rendements de production jusqu’à 40 %, selon Abdoulaye Sawadogo, son directeur – s’est vite fait un nom.

Et elle ne compte pas s’arrêter là. Après avoir commercialisé ses variétés de riz, de maïs, de niébé, de soja ou encore de sésame au Mali, en Côte d’Ivoire, en Sierra Leone, en Guinée et au Sénégal, la société s’attaque aujourd’hui à l’Europe. Elle a conclu, fin mars, un accord avec PlanBio, une société implantée à Mondovi, dans le nord-ouest de l’Italie. Ce spécialiste de la commercialisation de fertilisants et de produits chimiques destinés à l’agriculture exploite également 1 250 hectares entièrement consacrés à la culture bio.

la suite après cette publicité

>>> A LIRE – Agriculture : l’Afrique tire son épingle du jeu

L’accord porte sur un investissement de plus de 25 milliards de F CFA (plus de 38 millions d’euros) dans la construction, au Burkina Faso, d’unités de productions, de tri et de conditionnement de haricots, de riz et de soja bio destinés à l’ensemble du marché européen. Il prévoit aussi la formation de plusieurs dizaines de migrants burkinabè installés en Italie, en vue de leur donner un emploi à leur retour au pays.

Matériel de pointe

Ce partenariat ouvre une nouvelle ère dans le développement de Nafaso, qui s’appuie sur des réseaux de producteurs indépendants ainsi que des coopératives et regroupements d’agriculteurs de neuf régions du Burkina, et dont le chiffre d’affaires dépasse chaque année les 3 milliards de F CFA (plus de 4,5 millions d’euros). Elle lui permet de poser un pied sur le marché européen. « PlanBio nous offre l’opportunité d’accéder à un vaste marché », explique Abdoulaye Sawadogo.

>>> A LIRE – Agriculture : les coopératives africaines gagnent leurs galons

la suite après cette publicité

Celui-ci table sur une production de 2 000 tonnes dès cette année, avant d’atteindre « le cap des 10 000 t par campagne agricole dans les trois ans ». Pour y parvenir, il prévoit de signer des contrats de rachat de production avec les agriculteurs installés dans la zone spéciale de Bagrépole ainsi que dans la vallée du Sourou, et a déjà lancé un vaste plan d’investissement de plusieurs centaines de millions de F CFA pour l’achat de matériel de pointe.

Abdoulaye Sawadogo compte également sur le savoir-faire de son partenaire italien, dont le chiffre d’affaires annuel atteint 3 millions d’euros, pour voir ses rendements de production à l’hectare passer de 500 kg à plus de 3 t. Après avoir été transformés sur place, ces produits prendront ensuite le chemin du Piémont italien. Avec, à terme, le marché allemand et celui du Benelux dans la ligne de mire.

la suite après cette publicité

Expert de l’export

En 2017, Nafaso a exporté plus de 5 500 tonnes de marchandises dans la sous-région, avec notamment 3 000 t écoulées vers la Guinée. La société est également en train de mettre au point une nouvelle variété d’anacarde améliorée destinée à sa filiale ivoirienne, Grâce Agricole de Côte d’Ivoire (Graci).

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image