Burkina Faso : « Notre économie a prouvé sa résilience »

Rosine Sori-Coulibaly, ministre burkinabè de l’Économie, des Finances et du Développement, revient pour Jeune Afrique sur les principaux dossiers dont elle a la charge. Avec un objectif affiché : maintenir le taux de croissance.

Rosine Coulibaly, ministre burkinabè de l’Economie, des Finances et du Développement. © Sophie Garcia pour JA

Rosine Coulibaly, ministre burkinabè de l’Economie, des Finances et du Développement. © Sophie Garcia pour JA

Publié le 9 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso, le 3 septembre 2015 à Paris. © Vincent Fournier/Jeune Afrique
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Burkina Faso : sur tous les fronts

Alors que le pays semble avoir digéré sa révolution, le président Kaboré dispose encore de deux ans pour accélérer le rythme des réformes économiques et tenter de mettre un terme à la menace terroriste.

Sommaire

Jeune Afrique : Malgré ses difficultés, le pays affiche de bonnes performances macroéconomiques. Comment l’expliquez-vous ? 

Rosine Sori-Coulibaly : La bonne tenue des cours du coton et de l’or – nos principaux produits d’exportation – nous a permis de sécuriser notre économie. Le secteur industriel reste timide, mais nous comptons organiser en juin une conférence pour mobiliser les investissements en faveur de la transformation de nos produits agricoles.

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Il s’agit de créer des chaînes de valeur et de transformer, à terme, 50 % de notre production. Plus de 80 % de la population active vit toujours du secteur rural, il est donc aussi vital de le rendre moins dépendant des aléas climatiques. Avec ses récentes performances, notre économie a prouvé sa résilience.

Quelles sont vos prévisions de croissance pour 2018 ? 

Nous espérons un taux de croissance d’au moins 6 %, légèrement inférieur aux 6,5 % de l’an dernier.

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La mobilisation des ressources internes pour financer le développement reste au centre de vos préoccupations. Les performances des régies financières justifient-elles une telle attention ? 

Malgré les difficultés, ces régies ont été performantes, et les recettes fiscales ont connu une nette amélioration, avec un taux de recouvrement de 17 %, contre 12 % un an plus tôt. L’objectif est d’atteindre 20 % en 2017 et 26 % en 2018. Il nous faut donc engager des réformes.

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En avril, nous lancerons notre service de télédéclaration et nous voulons migrer vers le télépaiement. Nous recrutons des avocats pour s’assurer que l’État encaissera les sommes qu’il lui reste à recouvrer, soit près de 400 milliards de F CFA (610 millions d’euros). Nous allons désactiver l’identifiant fiscal des entreprises endettées pour qu’elles ne puissent plus postuler aux commandes publiques. Enfin, la mise en place de la facturation normalisée a permis de réduire la fraude à la TVA.

Le projet de fusion des services fiscaux et douaniers est-il toujours d’actualité ? 

Si cela permet de mieux mobiliser les ressources financières domestiques, alors nous le ferons. Si ce n’est pas le cas, essayons de créer une interface entre les douanes, les impôts, le Trésor et les marchés publics. Nous devons déjà améliorer la collecte fiscale, rendre les contrôles plus efficaces, asseoir la fiabilité du système et mieux lutter contre la fraude, en responsabilisant les collectivités territoriales pour renforcer la fiscalité locale.

Quel est le contenu du programme d’aide décidé par le FMI ? 

L’accord prévoit que nous ramenions le déficit budgétaire, qui a bondi à 8 % l’an dernier, aux normes communautaires de 3 % fixées par l’Uemoa d’ici à 2019. Nous devons travailler sur la réduction du coût de notre administration. Nous avons déjà su anticiper certaines décisions, notamment concernant la transparence dans la gestion des finances ou l’amélioration du climat des affaires.

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