Tunisie : les Mémoires d’Hédi Baccouche
Ancien Premier ministre et figure du Néo-Destour, Hédi Baccouche a récemment sorti ses Mémoires. Un témoignage précieux, de la part de celui qui a connu tous les moments forts de la Tunisie indépendante.
Hédi Baccouche, le 17 juillet 2017, à Tunis © Nicolas Fauqué/www.imagesdetunisie.com
De son engagement dans les rangs du Néo-Destour dans les années 1940, alors qu’il n’avait pas 13 ans, à sa nomination, en 2005, à la Chambre des conseillers, Hédi Baccouche, 88 ans, natif de Hammam-Sousse, comme Zine el-Abidine Ben Ali, aura occupé, après des études à Sciences-Po Paris et une licence d’histoire décrochée à la Sorbonne, une kyrielle de fonctions successives – maire, gouverneur, patron de l’Office des pêches, ambassadeur, député, directeur du parti, ministre, chef du gouvernement – et connu trois traversées du désert.
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Parus le 5 avril, les Mémoires, intitulés En toute franchise, de ce témoin privilégié de l’histoire de la Tunisie moderne n’en sont que plus précieux.
Cruelle ironie du sort, Hédi Baccouche, fervent et fidèle disciple de Habib Bourguiba, passera à la postérité comme l’auteur – il le confirme lui-même – de la déclaration du 7 novembre 1987, qui scellera la destitution du Combattant suprême pour « sénilité » et l’avènement de Ben Ali, dont il sera le premier chef du gouvernement.
Non sans avoir obtenu du nouvel homme fort du pays l’assurance qu’il ne serait fait aucun mal à Bourguiba. Mais au bout de deux ans, Hédi Baccouche déchante face à l’évolution « décevante » du régime, sans toutefois entrer en dissidence.
Lors de la révolution de 2011 – à laquelle il consacre un chapitre –, il sera encore aux premières loges, assistant – et participant indirectement – à la mise en place d’un exécutif de transition conduit par Fouad Mebazaa et Mohamed Ghannouchi. Avant de se retirer définitivement de la vie politique.
