Cameroun : dans l’affaire Albatros, Adolphe Moudiki passe entre les gouttes

L’affaire du financement de l’Albatros, l’avion présidentiel acheté en 2001 avec des fonds de la Société nationale des hydrocarbures à l’insu du FMI, a valu à de la prison à deux anciens secrétaires généraux de la présidence. Le directeur de la SNH n’a, lui, pas été appelé à la barre.

Adolphe Moudiki est le patron de la Société nationale des hydrocarbures (SNH). © Jean Pierre Kepseu

Adolphe Moudiki est le patron de la Société nationale des hydrocarbures (SNH). © Jean Pierre Kepseu

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Publié le 22 mai 2018 Lecture : 1 minute.

À 78 ans, il est maintenu en poste par le chef de l’État. © Jean Pierre Kepseu
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Cameroun : Adolphe Moudiki, dans l’ombre de Paul Biya

Discret jusqu’à l’obsession, Adolphe Moudiki dirige la SNH depuis vingt-cinq ans. Portrait d’un homme aussi fidèle que puissant, dont le chef de l’État refuse de se séparer.

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L’affaire a défrayé la chronique et a valu à Adolphe Moudiki, l’un de ses protagonistes, quelques désagréments. Lorsque, le 21 août 2001, le gouvernement demande à la SNH une avance de 31 millions de dollars pour financer l’achat, à l’insu du FMI, d’un Boeing Business Jet présidentiel (le fameux Albatros), Moudiki s’exécute sans poser de questions.

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L’épisode lui revient néanmoins tel un boomerang lorsque l’agence centrale de la BNP, à Paris, exige des justificatifs sur le « bien-fondé économique » d’un versement de 13 millions de dollars effectué le 22 août 2001 au bénéfice de GIA, la société chargée de négocier l’achat de l’appareil. Pour calmer la BNP et éviter la clôture des comptes, Moudiki est obligé de venir lui-même à Paris muni de l’ordre du ministre des Finances.

Mais l’incendie est déclaré : le Cameroun n’ayant pas réceptionné l’avion, Moudiki est entendu le 18 novembre 2008 par un juge d’instruction dans ses bureaux de la SNH. L’affaire est à l’origine de l’emprisonnement de Marafa Hamidou Yaya et de Jean-Marie Atangana Mebara, deux ex-secrétaires généraux de la présidence, et de l’ex-Premier ministre Ephraïm Inoni. Moudiki, lui, n’a jamais été appelé à la barre. Dans l’intérêt de tous, mieux vaut qu’il reste dans l’ombre.

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