Investissements : Meridiam prépare un second fonds

Active sur le continent depuis 2015, la société française spécialisée dans le financement d’infrastructures multiplie les projets, du Sénégal au Gabon. Elle veut désormais s’étendre en Afrique anglophone et, pour la première fois, au nord du Sahara.

La centrale solaire Senergy 2, au Sénégal, le 29 septembre 2016 © DR

La centrale solaire Senergy 2, au Sénégal, le 29 septembre 2016 © DR

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Publié le 23 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

« Dans la sélection de nos projets, nous respectons les mêmes critères qu’IFC [Société financière internationale, filiale du groupe de la Banque mondiale] : le rapport qualité-prix, la transparence des appels d’offres, le respect des populations et l’impact social, ainsi que des contrats équilibrés. »

Le plaidoyer pro domo de Thierry Déau, directeur général et fondateur de Meridiam, fait sourire un journaliste spécialisé, pour qui cet ex-dirigeant de la Caisse des dépôts et consignations et de sa filiale Egis était moins politiquement correct lors du démarrage de ses opérations africaines en 2015.

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Toujours est-il que ce discours semble réussir à l’investisseur spécialisé dans les infrastructures, actif depuis 2006 en Europe et aux États-Unis. Le consortium formé avec le géant français Engie a remporté au début du mois d’avril deux projets solaires au Sénégal. Les appels d’offres avaient été élaborés en collaboration avec Scaling Solar, initiative d’IFC et de sa maison mère…

« En deux ans et demi, nous avons lancé six projets [centrales solaires de Ten Merina et de Senergy, au Sénégal, port minéralier d’Owendo, au Gabon, aéroports de Nosy Be et d’Antanarivo, projet géothermique de Tulu Moye, en Éthiopie], représentant une valeur de 1,1 milliard de dollars [927,7 millions d’euros] », souligne Matthieu Peller, ingénieur de l’École des ponts ParisTech passé par Vinci Constructions, qui dirige depuis janvier les opérations africaines de Meridiam (une quinzaine de salariés à Dakar et à Addis Abeba), après avoir été chargé de l’Afrique de l’Ouest pendant deux ans.

Négociations en cours

Parallèlement, Meridiam est en discussion avec l’agro-industriel ivoirien Sifca et EDF pour développer le projet de biomasse Biokala. Un accord tarifaire ayant été signé en novembre 2017, les partenaires travaillent à la conclusion d’un contrat de concession et à l’appel d’offres pour la construction de la centrale.

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Meridiam s’intéresse également au barrage de Kinguélé, au Gabon. Un protocole d’entente a été conclu, et des négociations sont en cours avec des institutions financières de développement pour le montage financier du projet.

Les équipes de Thierry Déau planchent sur la levée de 300 millions d’euros dans un nouveau tour de table

D’ici à la fin de 2018, les 250 millions d’euros de Meridiam Infrastructure Africa Fund (MIAF) devraient être entièrement investis, et les équipes de Thierry Déau planchent sur la levée de 300 millions d’euros dans un nouveau tour de table, afin notamment d’étendre l’empreinte du fonds au Kenya, en Tanzanie, en Zambie, mais aussi, pour la première fois, en Afrique du Nord, au Maroc en particulier.

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L’aventure africaine se poursuivra toutefois sans Mouhamadou Niang. Cet ex-dirigeant de la BAD, nommé en 2014 à la tête de Meridiam Infrastructure Africa, a quitté l’an dernier la société.

Une séparation qui s’est faite « en bons termes », assure Thierry Déau, qui considère que ses équipes sont aujourd’hui, malgré ce départ, plus performantes. Mouhamadou Niang n’a pas pu être joint par Jeune Afrique.

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