Algérie : dix choses à savoir sur Noureddine Bedoui, le nouveau Premier ministre

Incontournable dans le gouvernement d’Ahmed Ouyahia et chouchou des médias algériens, le ministre de l’Intérieur a été nommé lundi 11 mars Premier ministre.

Noureddine Bédoui, le ministre de l’Intérieur algérien © RYAD KRAMDI

Noureddine Bédoui, le ministre de l’Intérieur algérien © RYAD KRAMDI

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Publié le 16 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

• Technocrate

Énarque (promotion Mohamed Laid Al Khalifa, en 1985), auditeur à la Cour des comptes, cadre de wilayas et trois fois wali, Noureddine Bedoui est un pur produit de la technocratie algérienne. La politique le rattrape en 2013 quand il est promu pour la première fois ministre. Il a alors 53 ans.

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• Ami du frère

Titulaire du portefeuille de la Formation et de l’Enseignement professionnels jusqu’en 2015, il croise régulièrement dans les couloirs Nacer Bouteflika, le secrétaire général du ministère et frère du chef de l’État. Les deux hommes sont restés proches.

• Apprécié

Ses camarades au gouvernement évoquent un homme affable, plein d’humour. « Il est calme, mais il ne faut pas trop le chercher », précise l’un d’eux. Son habileté à se tenir à l’écart des querelles partisanes est saluée.

• Omniprésent

Il inaugure des foires, des projets industriels, multiplie les annonces et les visites d’inspection sur le terrain au point d’éclipser le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Alors que le président Bouteflika se déplace peu, c’est lui – et non le Premier ministre – qui est chargé de le représenter le 1er mai 2018 pour les célébrations de la fête du Travail.

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• Geek…

C’est un homme de réseaux… sociaux ! Depuis sa nomination à l’Intérieur, en mai 2015, il a renforcé ses équipes pour alimenter sa page Facebook et son compte Twitter. Les wilayas ont été priées de se mettre elles aussi à la communication numérique. En outre, il s’est lancé dans le vaste chantier de dématérialisation de l’administration algérienne. Et promet que le vote électronique fera son entrée en Algérie d’ici à 2022.

• … et communicant

Il est l’un des rares ministres autorisés à s’exprimer sur toutes les questions. Y compris celles qui sortent de son périmètre. Une aubaine pour les médias algériens, qui le sollicitent à chacun de ses déplacements sur des sujets d’actualité, comme la grève des médecins résidents.

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• Pédagogue

Le ministre de l’Intérieur s’intéresse aussi aux enjeux éducatifs. Il estime qu’il faut davantage impliquer les parents dans l’école et souhaite voir une association de parents d’élèves dans chaque établissement. Il plaide par ailleurs pour l’émergence d’une « société civile structurée ».

• Sportif

La légende algéroise veut que ce père de famille s’entraîne tous les jours avec les pompiers de son quartier. Le ministre a besoin de se dépenser. C’est aussi un mordu de football et de handball.

• Affaires sensibles

L’un de ses dossiers les plus délicats ? La reconduite aux frontières des migrants subsahariens. Les ONG de défense des droits de l’homme accusent l’Algérie de faire preuve de racisme d’État et condamnent les « rafles » menées par la police. Le Niger et le Mali se sont plaints des expulsions répétées. Difficile exercice d’équilibriste pour le ministre : faire preuve de fermeté sans contrarier les plans de la diplomatie algérienne.

• Cinquième mandat

Il devrait être l’un des hommes clés de la présidentielle de 2019. Tour à tour annoncé comme directeur de campagne ou comme Premier ministre, il aura fort à faire s’il reste d’ici là ministre de l’Intérieur, car c’est lui qui, à ce titre, aura la charge d’organiser le scrutin. Et de veiller à sa sincérité.

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