Musique : l’exposition « Al Musiqa » nous emmène dans les cafés de Barbès

L’une des forces de l’exposition « Al Musiqa », présentée jusqu’au 19 août à la Philharmonie de Paris est de récréer les atmosphères qui pouvait accompagner la musique arabe. Elle s’attarde notamment sur les cafés de Barbès, symbole d’une époque et d’une immigration passée.

Le quartier de Barbès dans les années 2010. © James Petts, M by Wikimedia Commons

Le quartier de Barbès dans les années 2010. © James Petts, M by Wikimedia Commons

leo_pajon

Publié le 25 mai 2018 Lecture : 1 minute.

Il suffit de trois tables en Formica, de quelques dominos et surtout d’un Scopitone, ce juke-box des années 1960, pour ressusciter l’atmosphère de l’exil dans l’une des salles les plus réussies de l’exposition « Al Musiqa ».

C’est dans les établissements du quartier de Barbès, à Paris, souvent tenus par des Kabyles, que se retrouve à l’époque le prolétariat immigré maghrébin de la capitale. L’atmosphère familiale et la présence d’écrivains publics leur offrent une précieuse bouffée d’air frais. La musique aussi. Car les cafés de Barbès ont leurs chanteurs, comme Salah Saadaoui, né en Kabylie, qui émigre en 1954 et qui, après avoir travaillé comme manœuvre, signe quelques-uns des hymnes sombres des exilés : Tiercé, Soukarji (« alcoolique ») et Ya Ouled el Ghorba (« chers enfants de l’exil »).

Un Scopitone, juke-box des années 1960 © Joe Mabel by Wikimedia Commons

Un Scopitone, juke-box des années 1960 © Joe Mabel by Wikimedia Commons

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Dans l’exposition, le Scopitone et ses clips de Dalida ou d’Idir rappellent aussi que les talents venus de l’autre côté de la Méditerranée ont considérablement enrichi la chanson « française ».

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