RDC : être ou ne pas être Belge…
La Belgique est l’un des pays ayant le plus souvent accordé sa nationalité à des ressortissants congolais, notamment des hommes politiques. Ceux-ci ont donc dû y renoncer pour exercer des responsabilités en RDC. Seulement le passeport belge ne se rejette pas aussi simplement.
Double nationalité : hypocrisie congolaise
Officiellement, la Constitution de la RDC interdit la binationalité, mais au sein de la majorité comme de l’opposition, personne ne semble en tenir compte. Tous nos articles sur cette question qui agite la scène politique.
Ancienne puissance coloniale, la Belgique est sans doute le pays qui a le plus accordé sa nationalité aux responsables politiques congolais. Parmi eux, l’ex-Premier ministre Samy Badibanga, l’ancien vice-ministre des Finances Tharcisse Loseke, ou encore l’actuel ministre de la Santé, Oly Ilunga Kalenga.
Mais avant d’accéder à ces prestigieuses fonctions, fin 2016, ils devaient renoncer à cette patrie d’adoption et recouvrer leur nationalité congolaise « exclusive ».
Passeport belge
Les trois hommes ont donc écrit à leur commune belge de résidence (respectivement Waterloo, Auderghem et Rixensart) pour renoncer à leur passeport belge. C’est sur la base des accusés de réception délivrés par les services communaux que le ministre congolais de la Justice a accepté de rendre aux trois hommes leur nationalité congolaise.
Sauf que ne plus être belge est plus compliqué : « Une simple lettre ne suffit pas, confirme l’état civil d’Auderghem dans un e-mail à Jeune Afrique. Il faut que la personne qui renonce à sa nationalité nous démontre qu’elle en possède une autre. » Selon la procédure correcte, l’individu doit se présenter en personne devant les services communaux pour y remplir une déclaration et apporter les justificatifs nécessaires. Autrement dit, Kinshasa a rendu leur nationalité congolaise à des personnalités qui détenaient encore un passeport belge…
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