Les difficultés de Sonacos et Copeol illustrent le désarroi du secteur de l’arachide sénégalaise

Si le bilan du volet commercialisation de la campagne arachidière 2017-2018 reste mitigé, il est en bonne partie dû aux difficultés des deux principaux transformateurs de la filière.

Visite de la raffinerie d’huile d’arachide Oleosen. Zone de raffinage d’huile. A Dakar le 22 juin 2016. © Sylvain Cherkaoui pour JA

Visite de la raffinerie d’huile d’arachide Oleosen. Zone de raffinage d’huile. A Dakar le 22 juin 2016. © Sylvain Cherkaoui pour JA

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Publié le 7 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Collecte d’un échantillon d’huile raffinée pour son contrôle en laboratoire, dans la raffinerie Oleosen, à Dakar. © Sylvain Cherkaoui pour JA
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Agro-industrie : arachide sénégalaise recherche État stratège

Dakar peine à restructurer une filière pourtant essentielle à son économie. Retour sur la campagne 2017-2018, marquée par le recul de la demande chinoise et les difficultés des industriels locaux.

Sommaire

Cette année, la Sonacos est parvenue à collecter un peu plus de 185 000 tonnes de graines (contre 96 000 lors de la précédente campagne) quand l’objectif portait initialement sur 250 000 t, avant d’être revu à la baisse, à 200 000 t. Mais non sans peine. D’ailleurs, l’entreprise attend toujours la libération des 50 milliards de F CFA (76 millions d’euros) de la ligne de crédit mise à sa disposition par l’ITFC, la filiale de la Banque islamique de développement (BID), spécialisée dans le financement du commerce de ses États membres.

Résultat, elle doit à ce jour 14 milliards de F CFA aux opérateurs privés stockeurs qui lui fournissent des graines. Le remboursement de sa dette lui coûtera en outre plusieurs milliards de francs CFA cette année. En attendant, c’est son propriétaire, l’État sénégalais, qui vole à son secours en lui obtenant des crédits-relais auprès de la CNCAS ou de la BNDE. Même si ses activités de raffinage ont démarré dans les unités de Dakar et de Kaolack, la Sonacos est confrontée à un triple défi : la vétusté de son outil industriel, la rude concurrence des huiles importées frauduleusement et, enfin, la chute des cours mondiaux de l’huile.

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Copeol, des bénéfices en 2018 ?

Le sort de Copeol, son concurrent direct, est un peu plus enviable. Son entrée dans la campagne de commercialisation a néanmoins été un moment compromise par le contentieux fiscal et douanier l’opposant aux services de l’État portant sur 8 milliards de F CFA, et par la baisse et le blocage du montant de la compensation annuelle versée aux huiliers par le gouvernement (environ 60 F CFA par kilo).

Il n’empêche. Le repreneur de l’ex-Novasen est parvenu, tant bien que mal, à collecter 65 000 t d’arachides grâce, notamment, au programme de contractualisation noué avec l’Association sénégalaise pour la promotion du développement par la base (Asprodeb). Cette année, l’huilier espère faire des bénéfices après avoir perdu environ 5 milliards de F CFA au cours des quatre précédentes années.

Agro-industrie : la cession de l’ex-Suneor bientôt finalisée ?

Abbas Jaber (Sénégal - France), homme d'affaires, industriel, président du conseil d'administration du groupe Advens (filière coton) et de Suneor (filère arachide et huiles de tables). Dans son bureau à Paris le 18 juin 2014. Photo de Vincent Fournier/Jeune Afrique © Abbas Jaber (Sénégal – France), homme d’affaires, industriel, président du conseil d’administration du groupe Advens (filière coton) et de Suneor (filère arachide et huiles de tables). Dans son bureau à Paris le 18 juin 2014. Photo de Vincent Fournier/Jeune Afrique

Abbas Jaber (Sénégal - France), homme d'affaires, industriel, président du conseil d'administration du groupe Advens (filière coton) et de Suneor (filère arachide et huiles de tables). Dans son bureau à Paris le 18 juin 2014. Photo de Vincent Fournier/Jeune Afrique © Abbas Jaber (Sénégal – France), homme d’affaires, industriel, président du conseil d’administration du groupe Advens (filière coton) et de Suneor (filère arachide et huiles de tables). Dans son bureau à Paris le 18 juin 2014. Photo de Vincent Fournier/Jeune Afrique

Le processus de transfert de propriété de l’ex-Suneor (Sonacos) d’Advens à l’État du Sénégal s’éternise. Si, au début de 2016, Dakar a versé 6,7 milliards de F CFA à Abass Jaber, président d’Advens, les deux parties ont mis ensuite près de deux ans à trouver un accord définitif, finalement arraché en décembre 2017.

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Reste qu’à ce jour il manque toujours la signature d’un avenant pour finaliser la cession tant attendue.

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