Industries extractives au Mali : une filière en or massif

Arrivée d’opérateurs étrangers, entrée en exploitation de nouvelles mines, hausse de la production… Le métal jaune a le vent en poupe et contribue à maintenir le pays à flot.

Le site de Loulo-Gounkoto, dans l’Ouest, exploité par le britannique Randgold Resources. © Simon Dawson/Bloomberg via Getty Images

Le site de Loulo-Gounkoto, dans l’Ouest, exploité par le britannique Randgold Resources. © Simon Dawson/Bloomberg via Getty Images

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Publié le 12 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

A Bamako, lors de la campagne présidentielle de 2013. © REUTERS/Joe Penney
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Après le démarrage de l’exploitation de deux nouvelles mines d’or en moins d’un an, le Mali est assuré de rester, en 2018, le troisième producteur du précieux métal sur le continent, derrière l’Afrique du Sud et le Ghana. Déjà, le pays avait aligné de belles performances en 2017, avec une production en hausse de 5 % en douze mois.

Après avoir repris les permis de la mine de Fekola en 2015, entrée en production fin 2017, le canadien B2Gold est devenu un acteur important du secteur, juste derrière le premier de cordée dans le pays, Randgold Resources.

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Une manne importante

Le britannique Hummingbird Resources, qui, lui, a démarré ses activités à la mine de Yanfolila au même moment, a ajouté plus de 130 000 onces à la production malienne, rien que pour le premier semestre de 2018. « Quand nous sommes arrivés, au début des années 1990, le coton était la principale ressource du pays. Aujourd’hui, après les découvertes majeures réalisées ces dernières années et l’entrée progressive des gisements en production, l’or est le pilier économique du Mali », observe Mark Bristow, le patron de Randgold.

Le secteur génère 400 millions d’euros par an, soit l’équivalent de 75% des exportations et 25% du budget de l’Etat.

Selon le ministère des Mines, le métal jaune génère environ 400 millions d’euros par an pour le Mali, ce qui représente 75 % de ses exportations et 25 % de son budget. Et d’après les opérateurs le filon est encore loin d’être épuisé. « Entrer au Mali nous est apparu clairement comme une opportunité, explique Clive Johnson, le directeur général de B2Gold. Nous disposons de seize gisements bien identifiés. Et nous n’en exploitons pour le moment qu’un seul. » L’opérateur canadien a investi 500 millions de dollars (425 millions d’euros) pour le démarrage de sa première mine malienne.

Différend fiscal

Si les compagnies affirment travailler en bonne entente avec les autorités et les syndicats, la situation peut toutefois se tendre. Les bureaux de Randgold à Bamako ont ainsi été fermés à plusieurs reprises ces dernières années, en raison d’un différend fiscal qui atteindrait environ 85 millions d’euros.

Le groupe a également subi récemment plusieurs grèves dans ses installations maliennes. « Au Mali, on trouve toujours une solution pour résoudre ce type de problèmes », relativise Mark Bristow.

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Pour renforcer l’avenir du secteur extractif, le Sud-Africain estime qu’il faut faciliter l’accès aux permis d’exploration dans le pays et améliorer la capitalisation et la centralisation de la cartographie et des données. « Les grandes découvertes maliennes des années 1990 ont pu être faites grâce aux travaux du Bureau de recherches géologiques et minières français et de la coopération allemande », rappelle-t-il.

C’est en faisant venir de nouveaux opérateurs que le Mali verra sa production continuer d’augmenter. Un constat qui n’est pas propre à l’or. Les potentialités commencent à être identifiées, et la compagnie Xantus travaille à l’extraction de lithium dans le sud du pays. Des indices existent également pour le zinc, le fer, les terres rares et le pétrole. De quoi définitivement sortir l’économie malienne de la ouate.

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